Les États-Unis ont annoncé, samedi, qu'ils évacuaient le reste de leur personnel diplomatique de Tripoli, en raison des combats entre factions dans la capitale libyenne. La Turquie a emboîté le pas à Washington, en évacuant quelque 700 personnes.
Washington a décidé, samedi 26 juillet, d’évacuer tout le personnel de son ambassade à Tripoli, en Libye, craignant un regain de violences à la suite des affrontements entre les groupes rebelles de la capitale. Les États-Unis redoublent de prudence depuis l'attaque meurtrière contre la mission diplomatique américaine de Benghazi en 2012, qui avait coûté la vie à l'ambassadeur Christopher Stevens et à trois autres agents américains
Depuis, l’ambassade des États-Unis à Tripoli fonctionnait avec un personnel réduit. Cette fois-ci, c’est l’équipe toute entière qui a quitté la ville et s’est rendue par la route en Tunisie, avec un appui aérien.
"Nous sommes engagés à soutenir le peuple libyen dans cette période difficile et nous étudions actuellement les options pour un retour permanent à Tripoli, dès que la sécurité sur le terrain aura été rétablie", a indiqué la porte-parole adjointe du département d'État Marie Harf dans un communiqué.
En attendant, "le personnel [diplomatique] travaillera depuis Washington et d'autres endroits dans la région", a-t-elle précisé. Toujours selon cette porte-parole, le personnel est arrivé en Tunisie tôt samedi et il "continuera à voyager à partir de là". "Nous sommes reconnaissants au gouvernement tunisien pour sa coopération et son soutien", a-t-elle affirmé.
La Turquie évacue 700 personnes
Les États-Unis ont agi en raison d'un "risque réel" pour leurs agents, a déclaré, samedi, le secrétaire d'État américain John Kerry. Il a précisé que les États-Unis avaient "suspendu" leurs opérations diplomatiques en Libye, mais ne fermaient pas pour autant leur ambassade, s'adressant à des journalistes à Paris à l'issue d'une réunion internationale sur la situation à Gaza. D’après John Kerry, la Turquie elle aussi a ordonné l’évacuation de quelque 700 personnes de Tripoli.
Le département d'État américain a également diffusé un nouvel avertissement de voyage, recommandant aux citoyens américains de ne pas se rendre en Libye et pressant tous ses ressortissants sur place à "quitter immédiatement" le pays.
Bataille pour l'aéroport
Vendredi, le gouvernement libyen avait mis en garde contre "l'effondrement de l'État", alors que les combats à la roquette faisaient rage depuis 13 jours consécutifs à Tripoli. Le Premier ministre Abdallah al-Theni avait été empêché, jeudi, par une milice de prendre l'avion à l'aéroport militaire de Miitiga, à côté de Tripoli.
Une alliance de brigades islamistes et de milices de la ville de Misrata (200 km à l'est de Tripoli) avait lancé une attaque contre l'aéroport international de Tripoli, le 13 juillet, avec pour objectif de chasser des brigades de la ville de Zintan (170 km au sud-ouest de Tripoli), qui le contrôlent depuis 2011. Les affrontements se sont étendus dans d'autres quartiers de la capitale, faisant au moins 47 morts et 120 blessés.
Avec AFP et Reuters