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Alger minimise le vote à l'Assemblée sur l’accord de 1968, une “affaire franco-française”
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a affirmé, dimanche, que l'adoption en France d'une résolution visant à dénoncer l'accord franco-algérien de 1968 était, pour le moment, une affaire "franco-française". Il a toutefois précisé que ce sujet "pourrait concerner" Alger si cela "devient une affaire de gouvernement à gouvernement".
Les drapeaux algérien et français flottent au vent dans la capitale algérienne, le 9 octobre 2022. © Alain Jocard, AFP archives

Une affaire "franco-française"... pour le moment. Tels ont été les mots employés dimanche 2 novembre par le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, au sujet de l'adoption à l'Assemblée nationale française d'une résolution visant à dénoncer l'accord franco-algérien de 1968.

"C'est attristant de voir un pays aussi grand que la France faire de l'histoire d'un autre pays, indépendant, souverain, l'objet d'une compétition électorale anticipée en France", a aussi dit Ahmed Attaf dans un entretien à la chaîne d'information algérienne AL24.

"Très sincèrement, j'ai beaucoup de respect pour l'Assemblée nationale française, mais lorsque j'ai vu ce vote (...), la première pensée qui m'est venue à l'esprit (est) 'la course à l'échalote se poursuit'", a-t-il déclaré.

Jeudi, les députés français ont adopté une proposition de résolution du parti d'extrême droite Rassemblement national visant à "dénoncer" l'accord franco-algérien de 1968, dans un geste symbolique.

Ce texte, non contraignant, a été adopté à une majorité d'une voix par la chambre basse du parlement français, grâce à l'appui de députés des partis de droite LR et Horizons.

"Nous espérons ne rien voir venir"

"Sur le fond, cette affaire est une affaire entre l'Assemblée nationale française et le gouvernement français. C'est une affaire intérieure, c'est une affaire franco-française. Elle ne nous concerne pas pour le moment", a souligné le chef de la diplomatie algérienne.

Ahmed Attaf a toutefois précisé qu'"elle pourrait nous concerner si ça devient une affaire de gouvernement à gouvernement parce que l'accord de 68 est un accord intergouvernemental. C'est un accord international et le gouvernement français ne nous a rien dit à ce sujet et donc sur le fond, nous ne réagissons pas."

"Nous n'avons rien vu venir et nous espérons ne rien voir venir", a conclu le ministre algérien.

Alger minimise le vote à l'Assemblée sur l’accord de 1968, une “affaire franco-française”

Cet accord, signé six ans après la fin de la guerre d'Algérie (1954-1962), crée un régime d'immigration favorable pour les Algériens, qui n'ont pas besoin de visa spécifique pour rester plus de 3 mois en France et accèdent plus rapidement que les autres étrangers aux titres de séjour pour 10 ans, y compris dans le cadre du regroupement familial.

Paris et Alger sont empêtrés depuis plus d'un an dans une crise diplomatique, à la suite de la reconnaissance à l'été 2024 par la France d'un plan d'autonomie "sous souveraineté marocaine" pour le Sahara occidental.

Avec AFP