Deux explosions ont eu lieu mercredi dans la ville de Kaduna, dans le nord du Nigeria, tuant au moins 25 personnes. Elles visaient un dignitaire musulman opposé à Boko Haram et un leader de l'opposition, selon la police.
Deux explosions se sont produites, mercredi 23 juillet, dans la ville de Kaduna, dans le nord du Nigeria. Un dignitaire religieux et un homme politique d'opposition ont été pris pour cible.
La première attaque a visé l'un des dignitaires musulmans de la ville. "Il s'agit apparemment d'un attentat-suicide visant le convoi de Sheikh Dahiru Bauchi", qui n'a pas été touché, a déclaré le chef de la police de Kaduna, Umar Shehu, à l'AFP. "Il y a 25 morts confirmés pour l'instant", a-t-il ajouté.
Selon Reuters, la bombe à l’origine de l’attentat était placée à l’arrière d’un deux-roues. L'explosion a eu lieu vers 12h30 (11H30 GMT), au moment où Sheikh Dahiru Bauchi parcourait la rue Isa Kaita à bord d'un véhicule ouvert, en convoi, pour saluer les fidèles rassemblés pour la cérémonie de clôture d'une fête musulmane. Comme la plupart des dignitaires musulmans nigérians, Sheikh Dahiru Bauchi a souvent condamné publiquement la violente insurrection menée par Boko Haram, qui a fait plus de 10 000 morts dans le pays depuis cinq ans.
Le second attentat visait le leader de l'opposition Muhammadu Buhari. L'explosion a eu lieu à proximité d'un marché très fréquenté de Kaduna, dans le quartier de Kawo, situé à quelques kilomètres du lieu de la première attaque. Selon le porte-parole de la police de Kaduna, Aminu Lawan, on ignore encore le bilan des victimes.
La menace de Boko Haram
Le groupe islamiste Boko Haram, qui revendique la création d'un État islamique dans le nord du pays, majoritairement musulman, accuse les leaders religieux de cette région de se soumettre à l'autorité du gouvernement fédéral, actuellement dirigé par le président Goodluck Jonathan, un chrétien du Sud.
Kaduna, qui a été la capitale politique du nord du Nigeria, a été relativement épargnée par Boko Haram depuis un an.
Des attentats-suicide contre des églises, en 2012, avaient marqué le début de violents affrontements inter-ethniques dans la ville, qui avaient fait des centaines de morts.
itAvec AFP