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"Ceci est mon corps"

Presse internationale, Mardi 22 juillet 2014. Au menu de cette revue de presse, l’offensive de l’armée israélienne à Gaza, et la guerre des images à laquelle elle donne lieu. Pouvoir des images, aussi, du crash du vol MH17 en Ukraine.

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On commence cette revue de presse internationale au Proche-Orient, où l’offensive israélienne à Gaza se poursuit.
Depuis le début des opérations militaires il y a 15 jours, au moins 570 Palestiniens ont été tués, selon le ministère de la santé de Gaza, et plus de 3 350 blessés. D’après l’ONU, la plupart des victimes sont des civils. Des Gazaouis utilisés par le Hamas pour susciter l’indignation de la communauté internationale, selon le Premier ministre israélien, qui déclarait il y a deux jours sur CNN que le Hamas «utilise des Palestiniens morts télégéniques pour faire avancer sa cause», avant d’ajouter: «plus il y a de morts, mieux le Hamas se porte» - propos évoqués par The Guardian.
Le conflit israélo-palestinien, est aussi une guerre d’images, rappelle The Guardian. Le journal explique que non, le fait de montrer de cadavres, ne sert pas la cause des Palestiniens: «diffuser ces images ne sert qu’à dévaluer la valeur de l’humanité»: «combien de photos d’enfants morts a-t-on besoin de voir pour comprendre que tuer un enfant c’est mal? Toute notion de respect pour les morts a disparu, mais à quoi sert cette compétition dans l’outrage? La guerre ne doit pas juste être regardée, elle doit être imaginée. Ceux qui ne peuvent pas imaginer la souffrance de l’autre, sont ceux qui continuent à la justifier. Il n’est nul besoin de voir des images d’enfants morts pour vouloir un cessez-le-feu et un accord politique, le corps d’un enfant n’est pas un symbole à consommer en public. C’est toujours, pour ses parents, la perte d’une personne précieuse. Nus ne vivrons pas dans le respect des vivants tant que nous ne respecterons pas leurs morts. Stop».
Elles aussi ont été largement et très rapidement diffusées sur les réseaux sociaux: les images des cadavres et des débris du vol MH17. The Independent dénonce la façon dont ces réseaux illustrent le chaos, sans en apporter le contexte, sans la moindre éthique, mais il estime toutefois que la «censure» est bien plus mortelle que la diffusion des images, aussi offensante soit-elle. Il rappelle au passage cette évidence, souvent oubliée: il vaut mieux réfléchir un peu, avant de poster ses messages.
Accusé, notamment par l’Administration américaine, d’être le responsable de la catastrophe qui a coûté la vie à 298 passagers, Vladimir Poutine a promis de coopérer aux recherches pour retrouver leurs corps. Le président russe se retrouve dans une position extrêmement délicate, lui qui était encore présenté il y a deux mois comme un stratège hors pair, rappelle The Financial Times, pour qui «le Machiavel du Kremlin» est en train de conduire la Russie au «désastre». «Poutine pensait qu’il pouvait déstabiliser l’est de l’Ukraine tout en se maintenant dans une position de déni plausible à propos des liens de la Russie avec les séparatistes», mais avec ce qui vient de se produire, «le marionnettiste a échoué dans sa tentative de bien tenir les ficelles». Pour The Financial Times, la plus grosse erreur de Poutine est de se tromper d’adversaire: sa confrontation avec le monde occidental serait aussi inutile que destructrice, car le vrai défi stratégique pour la Russie, serait l’ascension de la Chine.
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