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À Sarcelles, des dignitaires juifs et musulmans ont prié pour la paix

Au lendemain des violences qui ont émaillé une manifestation pro-palestinienne interdite à Sarcelles, des responsables religieux, dont le grand rabbin de France et l'imam de Drancy, se sont rassemblés pour prier.

En réponse aux violences antisémites à Sarcelles dans le Val d'Oise, des responsables religieux, dont le grand rabbin de France Haïm Korsia et l'imam de Drancy (Seine-Saint-Denis) Hassen Chalghoumi, se sont rassemblés, lundi soir, à la synagogue de la ville pour une soirée de prières multiconfessionelles. Plusieurs centaines de personnes, dont le chanteur Enrico Macias et l'écrivain Marek Halter étaient présentes, toujours sous protection de la police.
Les représentants des religions catholique, musulmane, protestante, juive, bouddhiste et orthodoxe ont également été réunis à l'Élysée pour dénoncer l'antisémitisme. "Il a été rappelé par le président de la République que la lutte contre l'antisémitisme sera une cause nationale", a souligné le président du Consistoire israélite central Joël Mergui.

Dimanche 20 juillet, un rassemblement de soutien aux Palestiniens de Gaza interdit, avait dégénéré dans cette ville de la banlieue nord de Paris, parfois surnommée "la petite Jérusalem" en raison d'une importante communauté juive d'Afrique du Nord. Voitures brûlées, mobilier urbain saccagé, commerces mis à sac, dont une épicerie kasher. Dix-huit personnes ont été interpellées, dont 11 étaient toujours en garde à vue lundi matin, parmi lesquelles quatre mineurs.

"La communauté juive a peur"
Sarcelles s'est réveillée groggy lundi 21 juillet. "Je n'ai pas dormi de la nuit, je n'étais pas tranquille. Des gens de tous bords ici vivent ensemble, on ne comprend pas", a confié à l'AFP un juif de 67 ans, dont la voiture a été détruite par les casseurs et qui n'a pas souhaité donner son nom. François Pupponi, maire socialiste de la ville, a expliqué que certains habitants juifs lui avaient confié qu'ils ne se sentaient plus en sécurité et pensaient quitter la France. "Ce matin, les gens sont abasourdis et la communauté juive a peur", a-t-il déclaré. 

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La synagogue, protégée dimanche par les CRS et devant laquelle montaient la garde des militants de la ligue de défense juive (LDJ), un collectif d’activistes radicaux, n'a pas été touchée, ont confirmé des sources policières dans le Val-d'Oise.

Deux nouvelles manifestations pro-palestiniennes sont prévues à Paris mercredi et samedi, et d'autres mercredi dans plusieurs grandes villes françaises, pour l'instant autorisées.

Avec AFP