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Hollande au Tchad pour l'installation du dispositif anti-terroriste Barkhane

François Hollande a achevé samedi sa tournée africaine par N'Djamena. Dans la capitale tchadienne, il s'est entretenu avec son homologue Idriss Déby et a inspecté l'installation de Barkhane, la future force de lutte contre le terrorisme au Sahel.

Au terme de sa tournée de trois jours en Afrique, François Hollande était samedi 19 juillet en visite à N'Djamena, au Tchad. Le président français a inspecté les préparatifs de la nouvelle force militaire française, nommée Barkhane, dédiée à la lutte contre le terrorisme au Sahel. Cette nouvelle force, dont l'état-major sera installé dans la capitale tchadienne, sera opérationnelle le 1er août. Elle mobilisera 3 000 militaires et succèdera à l'opération Serval, lancée le 11 janvier 2013 au Mali contre les groupes islamistes armés qui menaçaient l'intégrité du pays.

Barkhane fusionnera également les dispositifs Épervier et Sabre déployés au Tchad et au Burkina Faso. En partenariat avec les cinq pays de la zone (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), il s'agit d'élargir à tout le Sahel l'action contre les mouvements djihadistes, notamment Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Boko Haram, et tenter de mettre fin à l'important trafic d'armes en provenance de Libye.

"La menace s'est diffusée, multipliée"

Arrivé tard vendredi soir à N'Djamena, dernière étape de sa tournée après la Côte d'Ivoire et le Niger, François Hollande s'est également adressé, avant de quitter le Tchad, aux 1 000 soldats français basés dans la capitale. "La menace s'est diffusée, multipliée" et cela justifie que "vous soyez présents d'une autre façon que par le passé", leur a-t-il dit. L'idée de cette "reconfiguration" des forces françaises en Afrique de l'Ouest est de permettre des "interventions rapides et efficaces en cas de crise" en association avec les forces africaines, avait indiqué le président Hollande jeudi à Abidjan, au premier jour de sa tournée africaine.

Le dirigeant français devait notamment préparer avec son homologue tchadien "un accord" entre la France et le Tchad, nécessaire à l'installation de cette nouvelle entité. De tels accords bilatéraux seront également signés avec les quatre autres pays partenaires. L'opposition tchadienne a fait part de ses craintes que la contrepartie soit un soutien sans faille à un régime régulièrement critiqué par les organisations de défense des droits de l'Homme pour sa répression. Idriss Déby a, lui, affirmé que "le Tchad était un pays démocratique" et appelé les Africains à prendre en charge "leur propre sécurité" car l'Afrique, a-t-il dit, ne peut pas continuer à être "un poids pour l'armée française".

François Hollande a salué l’engagement du Tchad au Mali et en Centrafrique

À l'issue d'entretiens avec le président tchadien Idriss Déby Itno, François Hollande s'est félicité de "la qualité des relations entre les pays" et a remercié son homologue pour son engagement aux côtés de la France au Mali. Dans ce pays, "s'il n'y avait pas eu le renfort de Tchad, nous n'aurions pas eu les résultats obtenus", a assuré le président français devant la presse, en affirmant qu'il n'y aurait "aucune concession" au régime tchadien liée à l'installation de l'état-major de Barkhane à N'Djamena.

D'autres menaces régionales ont été abordées par les deux dirigeants, en particulier la Centrafrique, où la France est engagée militairement avec l'opération Sangaris lancée le 5 décembre 2013 alors que le pays était en proie à un déchaînement de violences entre chrétiens et musulmans. En Centrafrique, le Tchad a contribué à contrer "les risques d'une dérive génocidaire", a souligné François Hollande. Il "s'est retiré ensuite et nous comprenons parfaitement sa position", a-t-il ajouté. Les troupes tchadiennes se sont retirées de RCA, à la suite de critiques sur le comportement de son contingent.

Avec AFP