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Des milliers de blouses blanches défilent dans les rues de Paris

Médecins, infirmières, aide-soignants, brancardiers... Les différents corps du monde hospitalier ont manifesté côte à côte contre le projet de loi "Hôpital, patients, santé, territoires" de la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot.

HPST. Quatre petites lettres (pour "Hôpital, patients, santé, territoires", le nom du projet de loi réformant l’hôpital proposée par la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot) qui ont fait descendre le monde hospitalier dans la rue.

Ce mardi, médecins, infirmières, brancardiers, aide-soignants, ont hurlé leur colère à Paris pour dénoncer "l’hôpital-entreprise" et défendre le service public. Ils étaient 8 000 selon la police, entre 18 000 et 20 000, selon la CGT, à scander "La santé n’est pas une marchandise, l’hôpital n’est pas une entreprise !"

Les grands noms de la médecine française avaient abandonné le stéthoscope pour venir battre le pavé, à l’exemple de Laurent Lantieri, l’un des pionniers de la greffe de visage. "La mobilisation est exceptionnelle, c’est un mouvement parti d’un simple courriel il y a un mois et qui rassemble aujourd’hui l’ensemble des professions médicales travaillant à l’hôpital. Je n’ai jamais vu un tel mouvement", témoigne-t-il.


Cinq ans après une première réforme de la gouvernance des hôpitaux et l’introduction de la tarification à l’activité, plus ou moins bien digérées par le monde hospitalier, la loi HPST est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Le texte prévoit, notamment, un renforcement du pouvoir du directeur de l’hôpital. C’est lui qui aura le dernier mot pour décider du projet médical de son établissement, faisant craindre au personel hospitalier une logique de rentabilité des soins.

"Cette loi, c’est la toute puissance du directeur de l’hôpital. Et moi, je croyais que c’était les médecins qui soignaient les malades, pas les directeurs", s’insurge Bernard Debré, urologue à l’hôpital Cochin et député UMP, devant les caméras de France 2.

Ce que conteste vivement Roselyne Bachelot. "Je veux vous dire que je suis en relation constante avec la communauté hospitalière, a-t-elle déclaré devant les députés à l’issue de la manifestation. C’est la communauté médicale qui prépare le projet stratégique de l’établissement. Le directeur arrête le projet et ne peut mettre en œuvre qu’un projet élaboré par la communauté médicale".

Le "mouvement de défense de l’hôpital public", initié par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, a également appelé à une grève, invitant à reporter les activités programmées et non urgentes. Le projet de loi – déjà adopté en première lecture par l’Assemblée nationale – doit être examiné par le Sénat le 11 mai.

Après s’être arrêté devant le ministère de la Santé, le cortège de blouses blanches a rejoint celui des enseignants-chercheurs, étudiants et chercheurs, avec un seul et unique mot d’ordre : la défense du service public.