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L’ancien Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a obtenu mardi la confiance du Parlement européen par 422 voix contre 205, au grand dam des Britanniques et des eurosceptiques qui avaient milité contre sa candidature.

Jean-Claude Juncker, l’ex-chef de l’Eurogroupe et candidat désigné à la présidence de la Commission européenne, a obtenu mardi 15 juillet la confiance du Parlement européen par 422 voix contre 250. Pour être adoubé, l’ancien Premier ministre luxembourgeois devait obtenir une majorité qualifiée de la moitié des eurodéputés, soit au moins 376 sur 751. Il n’a toutefois pas reçu le soutien du Royaume-Uni et de la Hongrie, farouchement opposés à sa candidature. Jean-Claude Juncker avait été nommé président de la Commission par les chefs d’États de l’UE le 27 juin dernier mais le Parlement devait confirmer – ou infirmer – aujourd'hui cette nomination.

Désormais, les difficultés commencent pour Jean-Claude Juncker : le nouveau président doit maintenant composer son collège de commissaires européens – dont les candidatures sont soumises par les États. Une gageure étant donné que "la plupart des États membres ne désignent que des postulants masculins. Or Juncker a affiché son intention de privilégier les candidatures féminines, l'une des conditions du soutien des libéraux à sa candidature", explique "Le Monde".

Candidat du Parti Populaire européen (PPE), sa formation de centre-droit était arrivée en tête des élections européennes du mois de mai. Avant d’être élu, Jean-Claude Juncker a exposé son programme intitulé : "Un nouveau départ pour l’Europe : mon agenda pour l’emploi, la croissance, la justice et le changement démocratique". Ce dernier contient une liste de dix "priorités politiques pour la prochaine Commission européenne". La plus importante concerne la mise en place d’un plan de 300 milliards d’euros d’investissement pour relancer l’emploi en Europe.

"Rubbish !"

Il a également défendu l'euro qui "protège l'Europe". Une position qui, sans surprise, a provoqué les huées et les protestations des eurosceptiques. Un eurodéputé du parti britannique europhobe Ukip l'a même interrompu en criant "rubbish !" ("foutaises !"), amenant le président du Parlement, Martin Schulz, à intervenir pour ramener le calme.

Jean-Claude Juncker a aussi plaidé pour la mise en place d'une "espèce de gouvernement économique" de la zone euro, pour "cesser le ridicule de nous faire représenter en tant qu'une des monnaies les plus fortes du globe par tant de représentants qui souvent se contredisent". Il est également revenu sur la crise de la monnaie unique, qu'il a eu à gérer, en tant que président de l'Eurogroupe : "Nous avons dû réparer en vol un avion en feu", a-t-il expliqué. "Nous avons également commis des erreurs", a-t-il reconnu, car "réparer un avion en feu en vol, ça n'est pas facile, parfois on s'y brûle les doigts".

Il propose enfin la nomination d’un commissaire chargé de la Migration. Ce poste devrait prendre en compte les questions de migration illégale mais aussi réfléchir à une politique d’asile commune.

Avec Reuters