Alors qu'Israël menace d'intensifier ses raids sur la bande de Gaza, plusieurs pays, dont l'Allemagne, la France et la Turquie, ont proposé leur médiation. L'offensive israélienne a fait au moins 166 morts côté palestinien en une semaine.
L'armée israélienne a annoncé avoir abattu, lundi 14 juillet, un drone lancé depuis la bande de Gaza, au septième jour de l’offensive israélienne qui a fait 166 victimes palestiniennes. C'est la première fois que l’usage d'un avion sans pilote est recensé chez les activistes gazaouis.
Les débris du drone, qui a été intercepté par un missile Patriot, sont retombés près d'Ashdod, ville portuaire israélienne située à 25 km de la bande de Gaza, a indiqué l'armée israélienne, qui s'employait à déterminer s'il emportait des explosifs. La branche armée du Hamas, mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, a dit avoir envoyé plusieurs drones chargés de mener à bien des "missions spéciales" à l'intérieur du territoire israélien.
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Avions et navires israéliens ont de leur côté ouvert le feu sur 204 objectifs situés dans la bande de Gaza au cours de la nuit de dimanche à lundi. Les services de santé palestiniens évoquent au moins 20 blessés.
Un report des raids ?
Les activistes palestiniens ont tiré pour leur part plus de 20 roquettes sur Israël, sans faire de victimes, a déclaré l'armée israélienne. Contrairement à la plupart des matins précédents, les sirènes d'alerte n'ont pas retenti dans le secteur de Tel-Aviv, cible quotidienne des roquettes de longue portée utilisées par le Hamas depuis le début de cette crise.
Selon le décompte de l'armée israélienne, les mouvements armés de l'enclave ont procédé à plus de 940 tirs de roquettes au cours de la semaine écoulée. S'ils n'ont provoqué aucun décès, notamment en raison du dispositif antimissile "Dôme de fer", ils continuent à envoyer régulièrement des milliers d'Israéliens aux abris et paralysent les localités du sud de l'État hébreu. L'armée a rappelé 20 000 réservistes dans l'optique d'une éventuelle opération terrestre pour les faire cesser.
Alors qu’Israël avait menacé, dimanche, d'intensifier ses frappes contre les sites de lancement de roquettes dans certains quartiers de la ville de Beit Lahiya, le nombre d’attaques semblait avoir diminué ce lundi. Interrogé par Reuters sur un éventuel report des raids annoncés, un membre de l'état-major a déclaré, sans plus de précision, que la situation était en cours d'évaluation. La radio militaire parle, elle, de "signes clairs" montrant que les mouvements armés cherchent l'apaisement, sans toutefois citer de sources.
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Par la voix du secrétaire d'État américain, John Kerry, les États-Unis ont à nouveau proposé dimanche leur médiation, tout comme la France et l'Allemagne, dont le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, était attendu ce lundi dans la région. Ni Washington ni les Européens ne sont toutefois prêts à négocier avec le Hamas, qu'ils considèrent comme un mouvement terroriste, et, en l'absence d'intermédiaires locaux, leurs efforts ont peu de chances d'aboutir.
Réunion d’urgence de la Ligue arabe
De leur côté, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe doivent se rencontrer lundi au Caire pour discuter de la situation. "La réunion de la Ligue arabe a pour but de trouver une solution pour arrêter le bain de sang de civils palestiniens et pour définir une position arabe commune sur ce sujet", a déclaré le chef de la diplomatie égyptienne, dimanche soir, dans un communiqué.
En 2012, la précédente offensive israélienne dans la bande de Gaza s'était achevée après une médiation de l'Égypte, alors gouvernée par des Frères musulmans, proches du Hamas. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Abdel Fattah al-Sissi, Le Caire est à couteaux tirés avec le mouvement islamiste, soupçonné de collusion avec les groupes armés du Sinaï. L’Égypte, qui a affirmé vendredi avoir déployé des efforts pour stopper la violence mais s'être heurté à "l'entêtement" des protagonistes, a appelé la communauté internationale à intervenir.
Sur les 166 morts recensés par le "ministère" gazaoui de la Santé, 138 sont des civils et 30 enfants figurent parmi eux. En une semaine de frappes israéliennes, 869 habitations palestiniennes ont été détruites ou endommagées, selon les données recueillies par Al-Mezan, une ONG palestinienne des droits de l'Homme basée à Gaza.
Avec AFP et Reuters