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Fin de Serval au Mali, lancement de l’opération "Barkhane" au Sahel

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé, dimanche, la fin de l'opération Serval au Mali. Elle sera remplacée par l'opération régionale "Barkhane", destinée à lutter contre le terrorisme dans toute la région du Sahel.

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé, dimanche 13 juillet, la fin de l’opération française Serval au Mali. Cette mission a été "parfaitement accomplie", a affirmé François Hollande, lors de son allocution aux armées à la veille du défilé du 14 juillet. "Il n'y a plus de sanctuaire pour les groupes terroristes au Mali", a fait savoir le chef de l'État.

L'opération Serval sera remplacée "dans les jours qui viennent" par l'opération "Barkhane", pour lutter contre le terrorisme dans l'ensemble du Sahel.

"Le président de la République a souhaité qu'il y ait une réorganisation de nos forces dans la zone" du Sahel, avec "l'opération Barkhane", dont "l'objectif est essentiellement du contre-terrorisme", a indiqué Jean-Yves Le Drian lors de l'émission "Le Grand Rendez-vous" Europe 1-Le Monde-iTélé.

Ce basculement du dispositif militaire au Sahel était dans les tuyaux depuis plusieurs mois mais avait dû être reporté fin mai en raison d'un regain de tension dans le nord du Mali. L'opération Barkhane "se mettra en place dans les jours qui viennent", a ajouté le ministre. Elle comptera environ 3 000 hommes, 200 véhicules blindés, 20 hélicoptères, 10 avions de transport tactique, six avions de chasse et trois drones.

Menée en partenariat avec cinq autres pays (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), ce dispositif militaire aura son état-major basé à N’Djamena.

Risques majeurs de développements djihadistes

Pourquoi un tel changement ? Pour Paris, l’opération Serval qui a été menée "avec une grande efficacité" s’avérait toutefois inefficace pour lutter à grande échelle contre les "risques majeurs de développements djihadistes" dans l’immense zone sahélienne.

Avec cette nouvelle opération de grande envergure, la France a-t-elle vocation à devenir le gendarme du Sahel ? "Le but, c'est d'empêcher que ce que j'appelle l'autoroute de tous les trafics ne devienne un lieu de passage permanent, de reconstitution des groupes djihadistes entre la Libye et l'océan Atlantique", a expliqué Le Drian. Le ministre a rappelé que cela entraînerait des "conséquences graves" pour la France. "C'est notre sécurité qui est en jeu !" a-t-il insisté.

Lancée le 11 janvier 2013 pour stopper la progression des islamistes armés et soutenir les troupes maliennes, l'opération Serval avait rassemblé 1 700 militaires français. Huit soldats avaient été tués en un an et demi.

Avec AFP