L’Allemagne, présente pour la quatrième fois d’affilée dans le dernier carré d’un Mondial, affronte le Brésil en demi-finale de la Coupe du monde 2014, mardi à Belo Horizonte. Sûre de sa force, la Mannschaft n’envisage rien d’autre que de triompher.
Une finale de Coupe du monde avant l'heure. Mardi soir, à Belo Horizonte, le Brésil, cinq fois champion du monde, affronte en demi-finale du Mondial-2014 l'Allemagne, titrée à trois reprises. Un duel très attendu entre deux monstres de la planète foot, annoncés fort logiquement avant le début de la compétition comme favoris dans la course au titre suprême.
Le peuple brésilien tremble pour sa Seleçao, et craint plus que tout ce redoutable adversaire, qui se dresse sur sa route et qui menace de briser son rêve de remporter "sa" Coupe du monde.
Et pour cause, les Brésiliens affrontent à 22 heures françaises une Mannschaft qui a atteint pour la quatrième fois d’affilée le dernier carré d’un Mondial. Un record pour l’équipe la plus régulière de la planète depuis 12 ans, et qui disputera, au total, sa treizième demi-finale.
Souvent placée mais jamais titrée depuis son dernier sacre de 1990, l’Allemagne veut corriger le tir et renouer avec la victoire. À l’instar du Brésil, qui a renoncé au fameux "jogo bonito", les Allemands, qui n’ont cessé d’éblouir les amoureux du football depuis le Mondial-2006 en pratiquant un jeu offensif flamboyant de très grande qualité, sont revenus à leurs fondamentaux : jouer pour vaincre.
"Ce n'est pas avec du beau football qu'on gagne des titres"
Excepté le premier match de groupe contre le Portugal, étrillé 4 à 0, les hommes de Joachim Löw n’ont pas vraiment brillé au pays du "futebol". Un nul contre le Ghana (2-2), un succès modeste face aux États-Unis (1-0), toujours au premier tour, une victoire à l’arraché en huitièmes contre l’Algérie, mais en prolongations (2-1), et une qualification pour les demi-finales obtenue contre la France (1-0), sans se forcer. Seulement voilà, le résultat est là : cette équipe n’a enregistré aucune défaite sur le sol brésilien, et n’aura été menée qu’une seule fois au score, pendant huit petites minutes contre les Ghanéens.
"L'Allemagne n'a pas pratiqué jusque-là le beau football qu'elle avait proposé lors des deux dernières Coupes du monde, analysait dimanche Lothar Matthäus, l’ancienne star germanique. Mais Joachim Löw a retenu la leçon : ce n'est pas avec du beau football qu'on gagne des titres".
Réaliste et sûre de sa force, cette sélection s’appuie sur un alliage entre une génération dorée très ambitieuse, solide et technique à la fois (Hummels, Neuer, Özil, Müller, Draxler, Kroos et Götze), et des joueurs très expérimentés (Lahm, Schweinsteiger, Khedira, Podolski et Klose), qui, eux, ne veulent pas rater leur dernière occasion de remporter une Coupe du monde.
Une malédiction Löw ?
Pour gagner, la Mannschaft, qui ne compte aucun joueur de la trempe de Messi ou de Cristiano Ronaldo, mise sur sa star à elle : le collectif. Les dix joueurs de champ attaquent et défendent en même temps, et exercent une pression constante et harassante pour l’adversaire. S’ils sont pris à défaut, ils ne paniquent jamais. Et pour cause, leur dernier rempart, Manuel Neuer est l’un des meilleurs gardiens de but du monde.
Contre le Brésil, seules deux détails peuvent enrailler cette machine à gagner : la forme physique des joueurs allemands, sachant que seuls 16 d’entre eux ont participé pour l’instant au Mondial, et la malédiction qui semble poursuivre leur sélectionneur.
En effet, depuis qu’il a pris les commandes de la Mannschaft, après le départ, en 2006 de Jürgen Klinsmann, dont il était l’adjoint, Joachim Löw a perdu la finale de l'Euro-2008, la demi-finale du Mondial-2010, et celle de l'Euro-2012. En cas de nouvel échec, il ne pourra pas prétendre se maintenir à son poste.