L'Américain d'origine palestinienne qui accuse la police israélienne de l'avoir battu lors de sa détention, a été assigné neuf jours à résidence par un tribunal de Jérusalem, dimanche. Les États-Unis réclament une enquête.
Neuf jours d'assignation à résidence. Telle est la peine infligée, dimanche 6 juillet, par un tribunal de Jérusalem à un Américain d'origine palestinienne, dont une vidéo montre qu'il a été battu par des hommes cagoulés, visiblement des policiers, pendant sa détention.
"Le jeune qui apparaît sur la vidéo a été assigné à résidence pour 9 jours, à Beit Hanina, le temps de l'enquête" sur les jets de pierres qui lui sont reprochés, a déclaré à l'AFP Louba Samri, porte-parole de la police.
La famille de Tariq Khdeir, âgé de 15 ans, qui réside à Tampa en Floride, assure que l'adolescent a été la cible des coups de la police, même si la victime est difficilement identifiable car l’image est floue et parce que l’adolescent porte un foulard. D’après ses parents, la scène a eu lieu le 3 juillet à Chouafat.
"Ce garçon de 15 ans est-ce qu'il est dangereux ?"
Dans une autre partie de la vidéo, on peut voir le visage du jeune Tariq, la bouche en sang et la lèvre tuméfiée. Son père, Salah el-Din Abu Khdeir, profondément choqué par ces images pose la question : "Ce garçon de 15 ans est-ce qu'il est dangereux ? Est-ce qu'il a un pistolet à la main ? ".
Les États-Unis ont fait part de leur "profonde inquiétude" et ont appelé à une "enquête rapide, transparente et crédible" sur l'"usage excessif de la force" dont aurait été victime le jeune homme.
Le ministère de la Justice a ouvert une enquête interne concernant cet incident qualifié de "grave" et qui selon la ministre Tzipi Livni, ne "reflète pas la politique de maintient de l'ordre du pays".
Netanyahou appelle son gouvernement à "garder la tête froide" Tariq Khdeir et ses parents étaient venus rendre visite à leurs proches à Jérusalem-Est. L’adolescent américano-palestinien est le cousin de Mohammad Abou Khdeir, le Palestinien de 16 ans tué par des inconnus dans la nuit du 1er au 2 juillet, brûlé vif et dont la mort a provoqué des violences ces derniers jours en Israël et dans les territoires palestiniens. Les tensions israélo-palestiniennes étaient déjà à vif après le meurtre de trois jeunes Israéliens enlevés le 12 juin et dont les corps ont été retrouvés le 30 juin en Cisjordanie.
Dans le même temps, les tirs de roquettes de la bande de Gaza contre le sud d'Israël n'ont pas cessé, laissant craindre une escalade du conflit avec le mouvement islamiste Hamas qui contrôle l'enclave palestinienne. Devant cette menace, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a exhorté dimanche son gouvernement à "garder la tête froide".
Avec Reuters et AFP