
Le président ukrainien Petro Porochenko a annoncé dans la nuit de lundi à mardi que le cessez-le-feu unilatéral instauré par Kiev avec les séparatistes pro-russes ne serait pas prolongé. Une attaque menée par l’armée devrait prochainement débuter.
Dans la nuit de lundi 30 juin à mardi 1er juillet, le président ukrainien Petro Porochenko a annoncé que Kiev ne prolongerait pas le cessez-le-feu avec les séparatistes de l'est du pays et préparait, au contraire, une attaque dans les prochains jours.
"Après avoir examiné la situation, j'ai décidé, en tant que commandant en chef des forces armées, de ne pas prolonger le régime de cessez-le-feu unilatéral", a déclaré Porochenko dans un discours à la nation lu à la télévision, peu avant 1h du matin.
Cette déclaration matérialise l'échec des efforts de Moscou et des Européens représentés par Berlin et Paris, qui avaient cherché, lundi, à pousser Kiev à préserver le cessez-le feu dont l’expiration était prévue à 19h.
"Nous allons attaquer" les séparatistes qui contrôlent depuis plus de deux mois une grande partie des régions de Donetsk et Lougansk, a ajouté le président ukrainien, sur un ton grave et résolu.
Un retour possible à la table des négociations
Le chef de l'État ukrainien a rejeté la responsabilité de cette situation sur les rebelles, sans jamais mettre en cause ni même mentionner la Russie, considérée par Kiev et l'Occident comme en grande partie responsable de l'agitation séparatiste.
"La chance unique d'appliquer le plan de paix n'a pas été saisie. Cela est dû aux actions criminelles des combattants (séparatistes). Ils ont proclamé publiquement leur refus de soutenir le plan de paix en général et le cessez-le-feu en particulier", a expliqué Porochenko pour justifier ce passage aux actes à venir.
Kiev a cependant réitéré son souhait de parvenir à une solution pacifique, et laisse tout retour à la table des négociations possible. "Nous sommes même prêts à revenir au régime de cessez-le-feu à tout moment. Quand nous verrons que toutes les parties s'attachent à appliquer les points essentiels de ce plan de paix", a assuré Porochenko.
Le cessez-le-feu, décrété par Kiev il y a dix jours et accepté ensuite par les rebelles, avait été violé à plusieurs reprises au cours de combats sporadiques, dont les deux parties se sont rejeté la responsabilité. Selon Kiev, malgré ces dix jours de trêve, dix soldats ukrainiens auraient été abattus et 69 autres blessés.
Avec AFP