
Selon la police, l'ex-officier de gendarmerie Paul Barril, armé, retranché lundi dans son domicile, s'est rendu. L'homme, atteint par la maladie de Parkinson, était dans un "état de délire" selon un colonel présent sur les lieux.
Que s’est-il exactement passé, dans la matinée du lundi 30 juin, au domicile de l’ancien gendarme d'élite, Paul Barril, au cap d’Antibes ? Dans un premier temps, la police a affirmé que que le numéro deux du groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) s'était retranché chez lui, armé.
Le GIPN de Nice est alors intervenu pour entamer des négociations, qui ont abouti, peu après 9 heures. L’ancien gendarme "s'est rendu dans le calme, sans incident". Aucune explication n’a été donnée sur les circonstances et les raisons de son geste.
“Le capitaine Barril était dans un état de délire" Marcel Authier, DDSP 06 pic.twitter.com/Ii6umNW8Gb”
— France Bleu Azur (@francebleuazur) 30 Juin 2014Mais son avocate Me Sophie Jonquet présente sur place parle en fait d’"un enchaînement malheureux". "Suite à un ennui de santé, les pompiers ont été appelés. Ils ont constaté la présence d'armes, ce qui a déclenché une espèce de 'tsunami policier'", a-t-elle expliqué. "Le GIPN est intervenu et après, ne comprenant pas trop ce qui se passait, les choses ont pris un peu de temps et se sont terminées naturellement, tout va bien.
"Jamais le capitaine Barril n'a été menaçant", a affirmé le colonel présent sur place, qui parle d'un homme dans un "état de délire". Paul Barril a été évacué à l'hôpital suite à son ennui de santé", a-t-elle ajouté, soulignant qu'il "n'y a aucun blessé" et que personne n'a été séquestré.
En mars dernier, le retraité de 68 ans avait révélé être atteint de la maladie de Parkinson, et sous traitement médical lourd. "Je ne me laisserai pas mettre sur une chaise roulante, j'arrêterai la machine avant", avait-il affirmé à l’époque.
"Dernier survivant qui accuse Kagamé"
L'ancien capitaine de gendarmerie, qui avait participé à la création du GIGN en 1974 avant d’intégrer la cellule antiterroriste de l’Elysée, reste un personnage controversé. Durant le premier septennat de François Mitterrand, son nom avait été cité dans l'affaire des Irlandais de Vincennes, avant d’être mis hors de cause. Dans l'affaire des écoutes de l'Elysée, il avait été condamné en 2005 à six mois de prison avec sursis.
Après avoir quitté ses fonctions officielles, il s’est reconverti dans les années 1980 dans la sécurité privée et a conseillé différents chefs d'États, notamment en Afrique. Au début des années 1990, il est contacté par les services de renseignement rwandais et se présente comme un conseiller du président Juvénal Habyarimana. Ce qui lui vaut d’être visé, depuis juin 2013, par deux instructions au parquet antiterroriste de Paris, liées au génocide rwandais.
Interrogé par FRANCE 24 en avril dernier, il a dénoncé ces attaques "orchestrées par le même petit groupe de personnes, toutes proches du pouvoir rwandais" et affirme que Paul Kagame est l'instigateur de l'attentat qui a coûté la vie, le 6 avril 1994, au président rwandais Juvénal Habyarimana, et à son homologue du Burundi, Cyprien Ntaryamira. "Sans cet attentat, il ne serait pas chef d'État aujourd'hui", ajoute-t-il.
"Si je n'avais pas déposé une plainte, il n'y aurait pas eu d'enquête sur cet attentat de la part de la France, se défend-il. Il y avait trois Français dans l'appareil d'Habyarimana : le pilote, le copilote et un mécanicien. Le lendemain, deux adjudants-chefs de la gendarmerie et leurs épouses ont également été tués", s'insurgeait le capitaine Barril, qui se présente comme le "dernier survivant de l'équipe qui accuse Paul Kagamé".
Avec AFP et Reuters