logo

Poursuivi au Venezuela pour enrichissement illicite alors qu'il était gouverneur, Manuel Rosales (photo) a obtenu l'asile politique au Pérou. Cet opposant vénézuélien affirme faire l'objet d'un acharnement politique de la part d'Hugo Chavez.

AFP - Le gouvernement du Pérou a décidé d'accorder l'asile politique à l'un des dirigeants de l'opposition vénézuélienne, Manuel Rosales, a annoncé lundi le ministre des Affaires étrangères Jose Garcia Belaunde.

"Le Pérou, fidèle à sa tradition historique et à ses engagements de droit international, a décidé d'accorder l'asile politique" à Manuel Rosales, a déclaré le chef de la diplomatie devant la Commission des Affaires étrangères du Congrès.

"J'espère que cette décision ne va pas altérer les relations entre le Pérou et le Venezuela", a assitôt commenté le ministre devant des journalistes, à sa sortie du Congrès.

"C'est un cas d'asile pour raisons humanitaires, ce n'est pas le premier et il n'y a pas de quoi altérer les relations entre deux pays frères, deux peuples et gouvernements amis", a-t-il ajouté.

M. Rosales, ancien rival social-démocrate de M. Chavez à la présidentielle en 2006, est poursuivi au Venezuela pour enrichissement illicite pendant son mandat de gouverneur régional en 2002-2004.

Il s'est réfugié au Pérou début avril, après avoir dénoncé une persécution politique de la part de M. Chavez.

Il n'est pas le premier opposant au gouvernement d'Hugo Chavez à se voir accorder l'asile au Pérou: le dirigeant syndical Carlos Ortaga et l'ancien gouverneur de l'état de Yaracuy, Eduardo Lapi, en ont bénéficié en 2007.

M. Rosales s'était livré mercredi dans une allocution télévisée depuis Lima à une virulente attaque du gouvernement d'Hugo Chavez, s'engageant à "continuer la lutte" au Pérou contre le régime "totalitaire" de Caracas.

Rappelé à l'ordre par le gouvernement péruvien, il a présenté ses excuses vendredi lors de l'audition de sa demande d'asile. Il s'est engagé à ne plus faire de prosélytisme politique depuis le Pérou, si l'asile lui était accordé.

Interpol avait émis vendredi un "avis de recherche international en vue d'extradition" sur M. Rosales, à la demande du Venezuela. La justice de Caracas avait délivré mercredi un mandat d'arrêt à l'encontre de l'oposant, après une convocation judiciaire à laquelle il ne s'était pas présenté.

Dirigeant du parti social-démocrate Un Nouveau Temps et maire de Maracaïbo, capitale du riche Etat pétrolier de Zulia (ouest), M. Rosales était entré dans la clandestinité il y a un mois, après l'engagement de poursuites contre lui.

L'avocat péruvien de M. Rosales, Javier Valle Riestra, a qualifié l'octroi de l'asile politique de "triomphe démocratique et moral".