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Paris ne veut pas de la chasse au trésor de @Hiddencash

La préfecture de police de Paris a adressé, mercredi, une fin de non-recevoir à l’Américain Jason Buzi. Avec des indices distillés sur Twitter, il voulait étendre sa très populaire expérience de chasse aux billets de banque à la capitale française.

Paris, c’est fini. Et dire que c’était l’une des nouvelles lubies de l’excentrique magnat de l’immobilier californien Jason Buzi. Il comptait, samedi 28 juin, lancer dans la capitale française, en même temps qu’à Londres et Madrid, son étrange chasse aux billets de banque en ville via des indices laissés sur Twitter. Pour l'instant, seules les autorités parisiennes le lui ont interdit. Madrid, où les billets commenceront à être cachés début juillet, ne s'est pas encore prononcé sur la question.

“La distribution d'argent dans l'espace public est interdite par la loi pénale française”, a fait savoir par voie de courrier la préfecture de police parisienne à l’homme d’affaires américain qui s’est, déjà, offert une belle opération de communication aux États-Unis avec son fil Twitter @Hiddencash.

Un fâcheux précédent en 2009

Les autorités françaises rappellent qu’une initiative similaire avait déjà eu lieu en 2009 et avait été interdite après des affrontements avec les forces de l’ordre. À l’époque, un site internet avait cru malin, pour faire parler de lui, de distribuer des bourses contenant entre 5 et 500 euros.

Need a solution for Paris. Hidden iPhones? Hidden cheese? Hidden wine? What should we hide? Can't be money. pic.twitter.com/3MSNNrvLEk

— Hidden Cash (@HiddenCash) 26 Juin 2014

De son côté, Jason Buzi assure que son opération Hidden Cash n’a rien d’une auto-promo. Celui qui affirme faire partie des “1% les plus riches” aux États-Unis explique vouloir “simplement reverser un peu de la fortune accumulée aux autres”. Il avait d’ailleurs commencé sa grand œuvre sans dévoiler son identité.

C’est le 23 mai 2014 que le fil Twitter @Hiddencash laisse son premier indice pour trouver un billet de 100 dollars caché à San Francisco. Cette chasse aux trésors 2.0 gagne très rapidement en popularité. Deux semaines après ses débuts, celui qui était alors encore le philanthrope mystérieux avait déjà dissimulé plus de 10 000 dollars un peu partout en Californie. Le compteur de son fil Twitter était alors passé en une semaine de 0 à 44 000 abonnés. Il en compte, actuellement, 643 000.

Philanthrope récidiviste... ?

Il révèle son identité le 10 juin lorsqu’il décide d’étendre sa partie de cache-cache à tout le territoire américain. Malgré quelques débordements populaires pendant les recherches, son opération n’avait, avant Paris, jamais rencontré d’opposition de la part des autorités locales.

Bien qu’il affirme ne rechercher aucun gain personnel, @Hiddencash a permis à Jason Buzi de bénéficier d’une très importante exposition médiatique. Il en a profité pour rappeler qu’il est un récidiviste de l’action sociale ayant “travaillé avec des familles de réfugiés aux États-Unis, aidé à construire des librairies au Ghana et enseigné l’anglais en Pologne et à Taïwan”, comme il l’indique sur son profil LinkedIn.

… Ou agent immobilier contesté ?

Mais ce promoteur immobilier semble également avoir une face obscure. Ses techniques d’approche d’éventuels vendeurs de maison, comparées par certains à du harcèlement, ont été critiquées par le passé. Il a même été accusé de n'être qu'un arnaqueur, ce qu’il a toujours nié. Reste que ce passif écorne quelque peu l’image de gentil philanthrope qu’il cherche à donner.

Un passé plus trouble qui ne semblait pas gêner ceux qui, a Paris, attendaient avec impatience de pouvoir participer à cette chasse aux billets. Mais peut-être que Jason Buzi n’a pas encore dit son dernier mot. Sur son fil Twitter, il a lancé un appel pour savoir ce qu’il devait cacher dans la capitale française. “Des iPhone, du fromage ou du vin, qu’est-ce que vous voulez ?”, écrit-il.