
Le PIB des États-Unis a chuté de 2,9 % au premier trimestre 2014, selon l'estimation finale du département du Commerce. C'est la plus importante contraction trimestrielle en cinq ans, due essentiellement à un hiver particulièrement rude.
Pire que prévu. Et pas qu'un peu. Le PIB des États-Unis a reculé de 2,9 % au premier trimestre 2014, selon les estimations définitives du département américain du Commerce. La plupart des analystes s'attendaient à une contraction beaucoup moins forte, de l'ordre de 1,8 %.
C'est la plus importante chute d'activité depuis cinq ans. Elle ramène les États-Unis à une époque, en 2009, où le pays cherchait à tout prix à sortir de la crise financière qui avait mis toute son économie à mal. Cette baisse démontre "que le processus de reprise après le 'grande dépression' [de 2008] n'est pas encore abouti et le Président fera tout (...) pour soutenir la croissance et accélérer la création d'emplois", a fait savoir la Maison Blanche après l'annonce de ces mauvais chiffres.
La chute du PIB américain n'indique, cependant, pas que les États-Unis font face à un nouveau risque de récession. Le pays devrait "connaître une croissance d'au moins 3 % au deuxième trimestre", affirme au quotidien britannique "Financial Times" Paul Dales, spécialiste de l'économie américaine pour le centre de recherche Capital Economics de Londres.
Tant qu'il n'y a pas la santé...
Le net repli américain vient, de l'avis de beaucoup d'observateurs, d'un hiver particulièrement rude. "Le mauvais temps dans une grande partie du pays au début de l'année a sérieusement ralenti l'économie, compliquant la production, la construction. Il a aussi entraîné des reports de ventes de maisons et de voitures", assure Gus Faucher, économiste à la banque d'investissement PNC, interrogé par le site économique "Forbes".
Le froid extrême, notamment dans le centre des États-Unis, avait entraîné des fermetures d'usines, paralysé certains transports en commun et découragé les Américains à faire leurs courses, rappelle le quotidien américain "New York Times".
Pourtant, le département américain du Commerce et l'ensemble des analystes ne viennent pas tout juste de se rendre compte que l'hiver avait été particulièrement rude. Pourquoi, alors, cette différence entre les estimations finales et les prévisions antérieures ? Les dépenses de santé ont, en fait, été bien plus faibles que prévues (-0,1 % au lieu de +1 %). Et les faibles exportations américaines, due à des problèmes d'approvisionnement à cause de l'hiver, ont, aussi, contribué à la mauvaise performance générale de l'économie.