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Les combats se poursuivent dans l'est ukrainien malgré le cessez-le-feu

En dépit d'un cessez-le-feu unilatéral décrété par Kiev, les combats se poursuivaient samedi dans l'est de l'Ukraine entre l'armée et les insurgés. Vladimir Poutine a jugé "irréaliste" le plan de paix présenté par le président Porochenko.

À peine annoncé, le cessez-le-feu en Ukraine vole en éclats. Des combats se poursuivaient samedi 21 juin dans l'est du pays entre l'armée et les insurgés pro-russes au mépris de la trêve que Kiev a décrété unilatéralement dans le cadre d'un plan de paix.

Cette décision, appliquée dès vendredi à 22 h (19 h GMT), devait permettre aux rebelles de déposer les armes et inaugurer un plan de paix ambitieux, portant notamment sur la mise en place d'une zone tampon le long de la frontière russo-ukrainienne.

Un plan que Moscou n'approuve pas. Vladimir Poutine a ainsi annoncé samedi avoir placé les troupes du district militaire central du pays "en état d'alerte". La Russie avait plus tôt confirmé avoir renforcé ses troupes à la frontière avec l'Ukraine.

"Le plan de paix de M. Porochenko ne doit pas avoir un caractère d'ultimatum pour les insurgés", a en outre déclaré l'homme fort du Kremlin. "Le plan proposé, s'il n'est pas suivi d'effets concrets en vue de l'ouverture d'un dialogue, ne sera ni viable ni réaliste", a-t-il ajouté, tout en disant soutenir le principe du cessez-le-feu

"Pas de cessez-le-feu"

Mais l'Ukraine a dénoncé samedi une attaque séparatiste visant des gardes-frontières dans la région de Donetsk, l'un des bastions rebelles, et ajouté que les gardes avaient répliqué à une deuxième attaque près d'un autre poste frontière quelques minutes plus tard. Selon le service des gardes-frontières, neuf personnes ont été blessées.

Près de Slaviansk, les habitants d'un village continuaient samedi d'entendre des échanges de tirs entre insurgés et forces gouvernementales.

"Ça a tiré hier soir, puis ce matin à partir de 4 heures et ça continue maintenant. Il n'y a pas de cessez-le-feu", a affirmé à l'AFP Lila Ivanovna, dans le village d'Andriivka, près de Slaviansk. Pendant qu'elle parle, l'artillerie ukrainienne installée sur une colline dominant le village tire quelques coups de feu en direction de Slaviansk.

Le nouveau président Petro Porochenko avait indiqué que le cessez-le-feu unilatéral "ne signifie pas que nous ne répondrons pas en cas d'agression contre nos troupes".

"Si les conditions de paix sont violées, l'armée ukrainienne réagira de façon appropriée", a déclaré M. Porochenko samedi au cours d'une visite à des soldats blessés dans un hôpital de Kiev.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a quant à lui dénoncé samedi une "intensification" des opérations ukrainiennes. La Russie a également accusé l'Ukraine d'avoir effectué un tir de mortier depuis son territoire sur un poste frontière russe, blessant un douanier. Moscou a demandé "une explication et des excuses", mais le ministère ukrainien de la Défense a nié avoir eu recours à de l'artillerie dans cette région frontalière.

Le rejet des conditions de paix pour mettre fin à une insurrection dans l'Est, où les combats entre insurgés et l'armée ont fait au moins 375 morts, survient alors que les États-Unis ont accusé Moscou d'armer la rébellion et l'ont mis en garde contre tout envoi de troupes dans cette ex-république soviétique.

Ce cessez-le-feu doit prendre fin le 27 juin. Le même jour, l'Ukraine doit signer le dernier volet d'un accord d'association historique avec l'Union européenne, l'éloignant définitivement du giron russe.

Avec AFP