Après l’Espagne, éliminée sans gloire du Mondial brésilien, deux autres anciens champions du monde risquent de prendre la porte prématurément. Battus respectivement par l’Italie et le Costa Rica lors de leur premier match dans "le groupe de la mort", qui porte bien son nom, l'Angleterre et l'Uruguay doivent éviter à tout prix de perdre dans leur face-à-face décisif, qui a lieu jeudi 19 juin à Sao Paulo, pour espérer se hisser en huitièmes de finale.

Situation inconfortable pour l’Uruguay

Avant le début de la Coupe du monde, les pronostics penchaient pourtant en faveur de la Celeste. Mais la déroute surprise des coéquipiers d’Edinson Cavani face au Costa Rica (1-3) a changé la donne, et compliqué la tâche du sélectionneur Oscar Tabarez, qui n’avait sûrement pas prévu de perdre contre l’équipe décrite comme étant la plus faible du groupe. Cette défaite a surtout laissé éclater au grand jour les carences de la sélection uruguayenne, présentée comme un "outsider" de la compétition.

Mis à part le gardien Fernando Muslera, une valeur sûre, et les attaquants Edinson Cavani et Luis Suarez - le meilleur buteur du championnat d'Angleterre avec Liverpool était absent contre les Ticos -, l’édifice semble bancal. Demi-finaliste en 2010 en Afrique du Sud, avec quasiment la même équipe, l’Uruguay a clairement pris un coup de vieux. Aux Sud-Américains de démontrer que leur défaite inaugurale n’était qu’un accident et de prendre trois points contre l'équipe aux Trois Lions, sachant que leur dernier match ne sera pas une partie de plaisir puisqu’il les opposera à l’Italie.

Du côté de l’Angleterre, la donne est inverse et la situation moins inquiétante. Face à l’Italie, les Anglais se sont inclinés avec les honneurs (1-2), au terme d’un match plaisant, où, malgré la moiteur tropicale de Manaus, la jeune génération, Raheem Sterling en tête, a pu montrer tout son potentiel.

Rooney au cœur d’une polémique

Toutefois, un grain de sable s’est glissé dans les rouages de la sélection anglaise depuis ce revers. Il concerne la star de l’équipe Wayne Rooney, qui comptabilise 39 buts en 93 sélections. Précisément son placement sur le terrain. Le meilleur buteur en activité de l'équipe aux Trois Lions doit-il être replacé dans l'axe où son sens du but peut être ravageur ? Ou doit-il être maintenu dans le couloir gauche, comme ce fut le cas face aux Italiens ? La question fait couler beaucoup d’encre outre-Manche, surtout depuis qu’il a raté une énorme occasion face à l’Italie.

"Rooney n'a toujours pas marqué dans un Mondial et il pourrait bien ne pas avoir d'autre chance", a cruellement souligné l'ex-buteur des Trois Lions Alan Shearer, après le neuvième match blanc en trois éditions de son compatriote.

Un avis que ne partage pas son coéquipier, Danny Welbeck. "Où qu'il joue, Wayne est un joueur de classe mondiale et il peut faire la différence partout, a confié l’attaquant. Il a l'expérience pour gérer ce genre de situations qu'il a déjà connues et surmontées dans sa carrière". Lundi, la polémique a pris de l’ampleur lorsque l'Angleterre a constaté que Rooney s'était entraîné avec les remplaçants. "À sa propre demande" pour multiplier les séances et retrouver ses sensations, a immédiatement expliqué la Fédération anglaise.

Avec ou sans Rooney, l’Angleterre devra sortir un grand match pour empêcher l’Uruguay de revenir dans la course et lui chipper une place potentiellement qualificative pour les huitièmes.