Le président ukrainien Petro Porochenko a avancé mercredi la possibilité d'un cessez-le-feu unilatéral dans l’est de l’Ukraine dès que la sécurité serait rétablie à la frontière russe. Une proposition aussitôt rejetée par les séparatistes.
Après un entretien téléphonique nocturne avec Vladimir Poutine, le président ukrainien Petro Porochenko a proposé, mercredi 18 juin, un plan de paix dans le sud-est de l'Ukraine ainsi qu'un cessez-le-feu unilatéral par les forces gouvernementales.
"Le plan (de paix) commencera à être mis en œuvre dès que j'aurai donné l'ordre d'un cessez-le-feu unilatéral", a fait savoir Petro Porochenko. "Immédiatement après, il faudra que, très vite, toutes les parties prenantes soutiennent ce plan de paix." Le ministre ukrainien de la Défense, Mykhaïlo Koval, a, en outre, précisé aux journalistes que le cessez-le-feu devrait intervenir "dans les prochains jours".
"Ce n'est qu'un stratagème"
Le chef de l’État ukrainien a, par ailleurs, annoncé la nomination d’un nouveau chef de la diplomatie pour remplacer celui qui fut à l'origine d'un tollé diplomatique le week-end dernier entre Kiev et Moscou. Le diplomate Pavlo Klimkine et actuel représentant ukrainien dans les négociations en cours avec la Russie, avec la médiation de l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe), a été désigné pour occuper ce poste stratégique.
L'appel à déposer les armes du président ukrainien a aussitôt été rejeté par un porte-parole de la république séparatiste autoproclamée de Donetsk, l'un des fiefs des insurgés. "Pourquoi devrions-nous déposer les armes ? Nous ne faisons pas confiance à Porochenko. Ce n'est qu'un stratagème", a déclaré Miroslav Rudenko, cité par Interfax, ajoutant que plusieurs bombardements dans l'Est avaient suivi la déclaration de solution pacifique au conflit.
Moscou exige la fin des "opérations punitives"
À Moscou, les autorités russes ont confirmé que l'échange téléphonique dans la nuit de mardi à mercredi avait "porté sur un éventuel cessez-le-feu dans le sud-est de l'Ukraine".
Le président russe a, par ailleurs, demandé la fin des "opérations punitives" de l'armée ukrainienne dans la région et a fait part de ses inquiétudes après la mort de deux journalistes de la télévision publique russe dans des échanges d'artillerie près de la ville de Lougansk.
Ces pourparlers de haut niveau interviennent quelques jours après la mort de 49 militaires ukrainiens dans le crash de leur avion-cargo à proximité de l’aéroport de Lougansk. Un des chefs de la rébellion séparatiste avait alors revendiqué l’attaque de l’avion de transport, affirmant que ses forces avaient utilisé un missile sol-air. Kiev a accusé Moscou à plusieurs reprises de soutenir en sous-main la rébellion séparatiste en leur livrant notamment des chars et des lance-roquettes, ce que le Kremlin a toujours dénié.
La crise entre les eux pays a rebondi sur le terrain énergétique lorsque le géant russe Gazprom a annoncé, lundi, l’arrêt des livraisons de gaz vers l’Ukraine en raison d’un contentieux sur le prix facturé. Quelques heures après l’annonce de la décision de Gazprom, une explosion décrite par Kiev comme un acte terroriste endommageait un des principaux oléoducs ukrainien permettant d’acheminer le gaz russe vers les pays de l’Union européenne.
Avec Reuters