logo

Présidentielle afghane : le favori Abdullah exige l'arrêt du dépouillement

Le grand favori de la présidentielle afghane Abdullah Abdullah a exigé mercredi l'arrêt immédiat des opérations de dépouillement du second tour. Le candidat, qui affirme n'avoir aucune confiance dans la commission électorale, dénonce des fraudes.

Le déroulement de l’élection présidentielle afghane, saluée comme un succès par la communauté internationale, n’est pas du goût de tous. Le favori du scrutin Abdullah Abdullah a réclamé, mercredi 18 juin, la suspension du dépouillement du second tour car il serait, selon lui, entaché de fraudes.

"Le dépouillement devrait cesser immédiatement, s'il se poursuit, il n'aura aucune légitimité", a fait savoir le candidat à la présidence. "Nous suspendons notre coopération avec la Commission (électorale indépendante, IEC) et nous avons demandé à nos observateurs de quitter ses bureaux", a-t-il poursuivi.

Le camp Abdullah accuse le chef du secrétariat de la commission, Zia-ul-Haq Amarkhail, d'avoir commis une irrégularité en transportant des bulletins de vote inutilisés lors du second tour de l'élection samedi dernier.

Une élection cruciale

Celui qui est arrivé en tête du premier tour le 5 avril avec 45 % des votes a, par ailleurs, directement visé le président sortant, Hamid Karzaï, ainsi que son rival à la présidentielle, Ashraf Ghani (31,6 % des voix au premier tour). "Tout le monde sait que, malheureusement, le président de l'Afghanistan n'est pas impartial", estimant que des urnes avaient été volontairement bourrées la veille du second tour.

Abdullah Abdullah, qui s'était retiré lors de la dernière présidentielle en 2009 en raison de la fraude, laissant de facto la victoire à Hamid Karzaï, entend cette fois-ci mettre la pression sur les autorités électorales.

Le sujet est épineux car c'est du règlement de la question de la fraude que dépendra l'acceptation ou non par les partisans des deux candidats du verdict des urnes. Cette attitude offensive ne rassure pas les observateurs internationaux tels que l'ONU, qui craint que de telles accusations ne viennent compliquer la transition démocratique. Ce scrutin revêt une importance particulière puisque les États-Unis et l'Otan vont accélérer leur désengagement à la fin de l'année.

Des résultats préliminaires sont attendus le 2 juillet et la Commission électorale indépendante prévoit ensuite de proclamer le nom du nouveau président le 22 juillet, si le traitement des plaintes pour fraude ne vient pas retarder le calendrier.

Avec AFP et Reuters