Humiliée par les Pays-Bas (5-1) le 13 juin, l'Espagne, championne du monde en titre, doit impérativement se ressaisir et éviter de perdre face au Chili, mercredi soir au Maracana de Rio, pour ne pas rentrer prématurément au pays.
Jamais un champion du monde en titre n'avait subi une correction de cette ampleur. Giflée par les Pays-Bas de Robin Van Persie (1-5), lors de son premier match du groupe B du Mondial-2014, l'Espagne, pourtant candidate à sa propre succession, est tombée de son piédestal. Pis, elle risque de prendre la porte dès le premier tour, quatre ans après son sacre, comme l'avaient fait les Bleus en 2002 et l’Italie en 2010. Pour éviter un tel fiasco, la Roja doit éviter de perdre face à la redoutable sélection chilienne, mercredi 18 juin à Rio.
"Il faut gagner quelle que soit la manière"
Avec 0 point au compteur, contre trois pour son adversaire du jour et les Pays-Bas, qui affrontent ce mercredi l’Australie, le calcul est impitoyable : une défaite enverrait quasi-automatiquement les hommes de Vicente Del Bosque en vacances. Sachant que les Bataves devraient en toute logique dicter leur loi aux Australiens, un nul face aux Sud-Américains ne les condamneraient pas.
"Il faut gagner avec le niveau qui nous a permis d'être champions du monde, mais si on ne peut pas gagner comme ça, il faut gagner quelle que soit la manière. Sinon on est dehors", a déclaré Fernando Torres, mardi à Rio. "Gagner", tel est également le mot d’ordre imprimé
en Une du journal "Marca".
"Il faut oublier ce qui s'est passé. On a deux finales à disputer". Le milieu de terrain espagnol Andres Iniesta, unique buteur de la finale du Mondial-2010, résume sobrement ce qui attend son équipe. La situation de la Roja rappelle curieusement celle qu’elle a déjà connue en Afrique du Sud, en 2010, avant d’être sacrée championne du monde. Il y a quatre ans, l’Espagne avait été battue par la Suisse (1-0), lors de son premier match de groupe, avant de ressaisir et d’arracher sa qualification pour les huitièmes contre le Chili (2-1).
Le sélectionneur Vicente Del Bosque, qui sait d’avance que le duel face au Chili se jouera au milieu de terrain, a quelque peu remanié son équipe. Il a toutefois réitéré sa confiance à ses cadres et à son gardien de but Iker Casillas, qui avait pris l’eau contre les Pays-Bas. Mais Xabi Alonso et David Silva pourraient se retrouver sur le banc,
selon le quotidien "El Mundo Deportivo".
Le technicien espagnol a par ailleurs estimé qu'il faudrait se mettre au niveau "de bravoure et d'agressivité" des Chiliens "tout en gardant notre identité mais aussi en faisant des choses moins habituelles pour nous mais qui peuvent les gêner".
Le Chili veut leur porter l’estocade
Pas sûr que les Chiliens, rapides en contre-attaque et habitués à ne rien lâcher, l’entendent de cette oreille. Au contraire, ils comptent donner le coup de grâce à l’Espagne et créer la plus grosse surprise du Mondial brésilien. Et pour cause, tombeurs de l'Australie (3-1) en ouverture, les coéquipiers du Barcelonais Alexis Sanchez ont l’occasion, en cas de victoire ce soir, de valider leur billet pour le deuxième tour.
"Si on peut les éliminer ce serait une bonne chose. Eux, ils jouent une finale pour ne pas quitter le Mondial, nous on joue une finale pour se qualifier", souligne le sélectionneur du chili Jorge Sampaoli.
Mais ce dernier n’oublie pas qu’une bête blessée reste dangereuse. "L'équipe a changé, les joueurs sont plus âgés mais la qualité est intacte, explique-t-il. Pour moi, l'Espagne reste candidate au titre. C'est le champion".