Le gouvernement a mis en garde les députés contre une "bataille parlementaire du rail" après la déposition de plus de 400 amendements concernant sa réforme ferroviaire, alors que la grève a été reconduite pour la journée de jeudi.
Alors que la grève des cheminots SNCF a été reconduite pour jeudi, la tension monte progressivement au Palais Bourbon où les députés se préparent à reprendre, mercredi 18 juin, l’examen de la réforme ferroviaire. Près de 400 amendements ont été déposés la veille par divers groupes parlementaires, faisant craindre au gouvernement une guérilla parlementaire autour de ce projet de loi préconisant la réunification de la SNCF et de Réseau ferré de France (RFF), le gestionnaire des infrastructures ferroviaires.
À l’ouverture des débats mardi, le secrétaire d'État aux Transports Frédéric Cuvillier a souhaité que les discussions ne dégénèrent pas en " une bataille parlementaire du rail", appelant les députés à "sauver et assurer financièrement la pérennité de ce qui est pour nous un modèle de service public ferroviaire national".
Le texte bénéficie du soutien du PS et des écologistes mais se heurte à l'opposition du Front de gauche et aux critiques de l'UMP. Le groupe UDI est "plutôt enclin à voter pour la réforme ferroviaire", s'il n'y a pas de "recul" au cours du débat. Le projet du gouvernement prévoit de regrouper la SNCF et RFF dans une holding publique afin de stabiliser les 44 milliards d’euros de dette du secteur ferroviaire.
Amélioration du trafic SNCF
Cette "réunification de façade" ne permettra pas de résoudre le problème de l'endettement, selon la CGT et SUD-Rail, qui représentent plus de 52 % des voix des salariés. Les syndicats ont donc décidé de continuer jeudi la grève entamée le 10 juin au soir, espérant ainsi faire monter la pression sur les responsables politiques.
Au premier jour de l'examen du texte, des manifestations se sont ajoutées à la grève dans plusieurs villes. Des cheminots ont brièvement bloqué des voies à la gare Montparnasse à Paris et à l'entrée de Nîmes. À Lyon, entre 200 et 300 d'entre eux ont investi le siège de France 3 Rhône-Alpes à Lyon pour obtenir un débat télévisé avec Frédéric Cuvillier.
Le taux global de grévistes s'est maintenu mardi à 14,1 % pour l'ensemble du personnel, presque deux fois moins que le premier jour du mouvement mercredi dernier. La SNCF dit observer "une décroissance" du mouvement "chez les conducteurs et contrôleurs", où le mouvement est le plus fortement suivi depuis le début.
Selon les prévisions de la SNCF, l'amélioration devait "se poursuivre fortement" mercredi, avec en moyenne sept trains sur dix sur les grandes lignes. Dans une première région, la Bretagne, il redeviendra normal.
Avec AFP