Presse internationale, mardi 17 juin 2014. Au menu de cette revue de presse, l’alliance en cours de formation entre les États-Unis et l’Iran, pour préserver leurs intérêts en Irak. Et les procès de la révolution tunisienne.
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On commence cette revue de presse internationale en Irak, où l’offensive de l’EIIL provoque une forme de réconciliation entre l’Iran et les Etats-Unis.
Les deux pays n’ont plus de relations diplomatiques depuis 34 ans. The Independent et sans doute celui qui résume le mieux la volte-face qui est en train de se produire, à la faveur de la crise irakienne: «Du Grand Satan, au grand rapprochement», le quotidien britannique évoque même un rapprochement «historique» lié à la nécessité de trouver une solution «conjointe» qui permette aux Iraniens et aux Américains de défendre leurs intérêts respectifs.
Verra-t-on bientôt le président iranien Hassan Rohani serrer la main du secrétaire d’Etat américain John Kerry? C’est en tout cas se ce que se plaît à imaginer The Guardian, qui montre les deux hommes en train de se saluer: «Vous êtes le garçon de courses de Satan, je présume?». «Et vous, la source du terrorisme mondial?».
Ce rapprochement est un virage à 180° pour la diplomatie américaine, ce qui nécessite de faire un peu de pédagogie. «Pourquoi l’Iran est-il le meilleur partenaire des Etats-Unis au Proche-Orient»: Slate propose de vous dire pourquoi, en expliquant qu’il faut parfois nouer des alliances avec des pays «déplaisants», pour empêcher des événements plus déplaisants encore, de se produire. Il dénonce, au passage, les faucons de la diplomatie américaine, Bill Kristol, Paul Wolfowitz, et Paul Bremer, qui se sont systématiquement, selon lui, trompés. D’après le site, les Etats-Unis n’auraient plus d’autre option, aujourd’hui, que de choisir le moindre des maux: laisser s’instaurer un Etat islamique en Irak, ou laisser l’Iran se renforcer en intervenant en Irak.
Pour The Daily Beast, l’urgence est d’empêcher l’Irak de tomber aux mains des djihadistes. Mais les Etats-Unis ne seraient pas en mesure d’apporter au gouvernement irakien tout ce que l’Iran, lui, peut lui offrir: son armée, ses espions, et ses unités d’élite. Le site rappelle que Téhéran a envoyé à Bagdad le général Qassem Souleimani, l’un des plus hauts gradés des Gardiens de la révolution.
En Tunisie, plus de 130 procès impliquant des dizaines de participants aux manifestations du printemps arabe sont en cours, trois ans et demi après la chute du régime de Ben Ali. Parmi eux, rapporte le Monde, Safouane Bouaziz, 27 ans quand, le 24 décembre 2010, il avait lancé le slogan devenu le cri de ralliement du soulèvement tunisien «le peuple veut la chute du gouvernement». Il a été confronté aux juges hier, à Sidi Bouzid, à l’endroit même où la révolution a commencé. A Kasserine, un autre lieu emblématique du «printemps arabe», Issam Amri, le frère de Mohamed Amri, tué à 18 ans à Thala, le 8 janvier 2011, devait également comparaître devant la justice. « Avant la révolution, je n'avais jamais connu la prison, depuis, j'y suis allé six fois», dit-il, en dénonçant l’impunité dont bénéficieraient les anciens dignitaires du régime de Ben Ali. «Après la révolution, on a cru que quelque chose allait changer, qu'il y aurait une rupture, mais c'est tout le contraire, constate Helmi Cheniti, le frère d’un autre «martyr» de Thala. Quand je serai mort, je laisserai une boîte aux lettres sur ma tombe pour que l'on me tienne au courant de la justice».
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