
Des imams et des prisonniers figurent parmi les centaines de personnes victimes de meurtres de masse pendant l'avancée des djihadistes en Irak, selon le haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l'Homme, qui parle de "crimes de guerre".
Navi Pillay, la haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l'Homme, a condamné lundi 16 juin l'exécution de "sang-froid" de centaines de soldats irakiens hors des combats et de civils, y compris des chefs religieux, dans un communiqué publié à Genève.
"Selon des rapports corroborés par plusieurs sources, il semble que des centaines de non combattants aient été sommairement exécutés au cours des cinq derniers jours, notamment des soldats capturés ou qui se seraient rendus", a déclaré Navi Pillay.
"Bien que les chiffres n'aient pas encore pu être vérifiés, cette série d'exécutions de sang froid menées principalement dans plusieurs lieux de la région de Tikrit et semble-t-il, systématiques, constituent très probablement des crimes de guerre", a-t-elle ajouté.
Des forces alliées à l'État islamique d'Irak et au Levant (EIIL), un groupe armé djihadiste qui combat le régime syrien, ont aussi exécuté l'imam de la grande mosquée de Mossoul le 12 juin, pour avoir refusé de prêter allégeance à l'EIIL.
Samedi 14 juin, 12 imams locaux auraient aussi été exécutés devant la mosquée Al Israa, à Mossoul, pour la même raison, ajoute l'ONU.
Des messages attribués aux combattants de l'EIIL sur Twitter revendiquent l'exécution de 1 700 militaires chiites irakiens, mais ces chiffres sont invérifiables.
Pour Navi Pillay, "cette nouvelle vague de combats et de violence extrême est très dangereuse non seulement pour l'Irak mais pour toute la région". Elle a aussi suggéré que le gouvernement irakien du chiite Nouri al Maliki avait peut-être contribué à la percée soudaine de l'EIIL.
"J'ai signalé et condamné de nombreuses fois le nombre choquant d'exécutions menées par le gouvernement irakien", a déclaré Navi Pillay. "J'exhorte tous les chefs politiques et religieux du pays à s'unir contre les efforts destinés à déchirer l'Irak selon des lignes sectaires ou géographiques", a conclu la responsable onusienne.
Avec AFP et Reuters
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Des employés de l'ONU évacués de Bagdad
Une partie du personnel de l'ONU à Bagdad a quitté la capitale "par mesure de précaution" et sera réinstallée dans d'autres endroits en Irak, a annoncé lundi l'ONU.
Il s'agit d'une mesure "temporaire" concernant pour l'instant 58 des quelque 200 employés internationaux de l'ONU travaillant dans la capitale irakienne et ses alentours, a précisé un porte-parole.
Ces 58 employés ont quitté Bagdad pour Amman "avec pour objectif de les réinstaller à Erbil en Irak", a ajouté le porte-parole adjoint de l'ONU Farhan Haq. Selon ce dernier, "D'autres mouvements de ce type pourraient avoir lieu dans les prochains jours".
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