logo

Adolescents enlevés en Cisjordanie : Netanyahou accuse le Hamas

Le Premier ministre israélien affirme que le Hamas est à l'origine du rapt des trois étudiants, portés disparus depuis jeudi près d’Hébron, en Cisjordanie. Une hypothèse également privilégiée par le secrétaire d'État américain John Kerry.

Kerry évoque les "nombreux indices" qui prouvent l'implication du Hamas

Le secrétaire d'État américain John Kerry a pointé dimanche les "nombreux indices" qui prouvent une implication du Hamas dans l'enlèvement de trois jeunes Israéliens.

"Nous cherchons toujours des détails sur les responsables de cet acte terroriste ignoble, même si de nombreux indices pointent vers l'implication du Hamas", a expliqué Kerry dans un communiqué où il rappelle que la position américaine n'a pas changé: Washington considère toujours le Hamas comme "une organisation terroriste".

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a accusé, dimanche 15 juin, le mouvement islamiste Hamas d’être à l’origine de l’enlèvement de trois adolescents israéliens, portés disparus depuis la nuit du jeudi 12 juin en Cisjordanie. "Ceux qui ont enlevé nos jeunes sont des hommes du Hamas", a-t-il affirmé à l'ouverture du Conseil des ministres hebdomadaire, qui s'est exceptionnellement tenu dans les locaux du ministère de la Défense, à Tel-Aviv.

La déclaration de Benjamin Netanyahou fait suite à l’arrestation par l’armée israélienne de 80 Palestiniens en Cisjordanie, où elle mène la vaste opération de recherche des trois jeunes Israéliens enlevés. Depuis samedi soir, les soldats patrouillent en nombre dans les rues d'Hébron. Des barrages ont été établis près de l'entrée de la cité. Aucun véhicule n'est autorisé à entrer ou sortir de la plus grande ville palestinienne de Cisjordanie.

Parmi les Palestiniens arrêtés, figurent en majorité des membres du Hamas, dont Hassan Youssef, un député du mouvement islamiste en Cisjordanie, mais aussi du groupe radical Djihad islamique et du Fatah, le parti nationaliste dirigé par le président Mahmoud Abbas, a appris l’AFP de sources sécuritaires palestiniennes.

"Ce matin, je suis en mesure d’affirmer ce que je ne pouvais encore dire hier, avant la vague d’arrestations de militants du Hamas en Judée-Samarie [nom biblique de la Cisjordanie, NDLR] : ceux qui ont orchestré le kidnapping de nos jeunes sont des membres du Hamas – le même Hamas avec qui Mahmoud Abbas a constitué un gouvernement d’union nationale", a lancé le Premier ministre israélien.

La disparition des trois jeunes israéliens est intervenue 10 jours après l’entrée en fonction du gouvernement intrapalestinien, qui regroupe des technocrates soutenus par le Hamas et le Fatah.

Début de polémique en Israël

Selon les médias israéliens, les trois jeunes faisaient de l'auto-stop près du Gush Etzion, un bloc de colonisation situé entre les villes palestiniennes de Bethléem et Hébron, pour se rendre à Jérusalem, lorsqu’ils ont été enlevés.

Ils ont été identifiés comme Eyal Yifrach, 19 ans, originaire d'Elad, Naftali Frenkel 16 ans de Nof Ayalon en Israël, et Gilad Shaer 16 ans de la colonie de Talmon, en Cisjordanie occupée. Tous trois sont étudiants dans deux écoles talmudiques, l'une installée dans la colonie de Kfar Etzion, près du lieu de leur disparition, et l'autre dans la partie occupée d'Hébron. L'un d'eux serait aussi de nationalité américaine, selon la radio israélienne.

Les circonstances de leur disparition n'ont pas été officiellement dévoilées. Selon la radio publique israélienne, la police avait reçu des informations sur leur enlèvement dès jeudi soir mais l'armée n'aurait été informée que plusieurs heures plus tard.

Le Conseil de Yesha, la principale organisation représentative des colons de Cisjordanie, a appelé dans un communiqué à interdire l'entrée des travailleurs palestiniens dans les colonies, afin de "faire pression sur la population palestinienne".

Le grand-père d'un des jeunes, Shmouel Shaï Cohen, a expliqué dimanche à la radio militaire que son petit-fils était "un garçon responsable qui aurait pu être enlevé ailleurs", en réponse à des questions sur le danger de faire de l'auto-stop en Cisjordanie.

"Le ministère de l'Éducation ne met pas suffisamment de bus à la disposition des lycéens dans cette région, les obligeant à voyager en stop, a argué David Perel, le président du Conseil régional du Gush Etzion. Le budget dépensé pour les recherches des jeunes enlevés aurait pu être investi plus tôt dans des moyens de transports réguliers."

Évoquant l'hypothèse d'un éventuel échange entre les jeunes Israéliens et des prisonniers palestiniens, l'ancien chef du Shin Bet, le service de sécurité intérieure israélien, Youval Diskin, a estimé sur sa page Facebook que "la libération des prisonniers palestiniens pendant les négociations encourageait les enlèvements d'Israéliens".

Avec AFP