Des miliciens chiites affrontent les insurgés sunnites dans la province de Diyala, dans l’est de l’Irak. Le plus haut dignitaire chiite du pays, l’ayatollah Ali al-Sistani, a appelé vendredi les Irakiens à prendre les armes contre les insurgés.
La confessionnalisation de la crise actuelle en Irak s’accentue. Des combats ont éclaté vendredi 13 juin entre des miliciens chiites et les insurgés sunnites dans la province de Diyala, dans l’est du pays. Les combattants djihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) appellent à faire tomber le gouvernement du chiite Nouri al-Maliki, tandis que le grand ayatollah Ali Al-Sistani, plus haute autorité religieuse chiite d'Irak, a appelé vendredi à prendre les armes contre les djihadistes.
"Les citoyens qui peuvent porter les armes et combattre les terroristes pour défendre leur pays, leur peuple et leurs lieux saints, doivent se porter volontaires et s'enrôler dans les forces de sécurité pour mener cet objectif sacré", a déclaré le cheikh Abdel Mehdi al-Karbalaï, le porte-parole de l'ayatollah Sistani, lors du prêche du vendredi à Kerbala.
Selon lui, "l'Irak fait face à un défi majeur et à un danger extraordinaire. Les terroristes ne veulent pas contrôler certaines provinces, mais ils ont annoncé qu'ils visaient toutes les provinces dont Bagdad, Kerbala et Najaf. À partir de là, la responsabilité de leur faire face et de lutter contre eux incombe à tous et ne concerne pas une seule confession ou une seule partie".
"Celui qui meurt au service de la défense de la partie, de sa famille et de son honneur, sera considéré comme un martyr", a ajouté le religieux dans une mosquée de la ville sainte chiite de Kerbala, au sud de Bagdad.
Crainte d'un regain de violences confessionnelles
L'ayatollah Sistani n'est pas un politicien à proprement parler, mais il s'exprime parfois sur la situation du pays. Il est adoré par des millions de fidèles, et donc extrêmement influent. À la tête de la "Marjaïya", la plus haute autorité religieuse chiite d'Irak, il est davantage respecté que la majorité des hommes politiques de sa confession.
Dans un enregistrement sonore diffusé mercredi, l'un des dirigeants de l'EIIL, Abou Mohammed al-Adnani, avait appelé les insurgés à "marcher sur Bagdad" et les villes saintes chiites de Kerbala et Najaf.
La confessionnalisation de la crise actuelle en Irak fait craindre un regain des violences interreligieuses. Entre 2006 et 2009, la guerre civile entre les deux communautés avait fait des dizaines de milliers de morts.
Avec AFP