Les djihadistes de l’EIIL contrôlent désormais plusieurs régions irakiennes et continuent leur progression fulgurante vers Bagdad. Plus de 500 000 habitants de Mossoul, l'une des principales villes d'Irak, ont fui les combats, selon l’ONU.
Après la prise de Mossoul, principale ville du nord irakien, il y a 24 heures, les combattants djihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) continuent leur progression vers le sud du pays : ils ont atteint mercredi 11 juin la ville de Baiji, où se trouve un important complexe pétrolier.
Les combattants djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant retiennent 48 personnes en otage au consulat de Turquie à Mossoul. Parmi eux, se trouvent le consul, des membres des forces spéciales et des enfants, selon un responsable turc.
Tous les otages sont de nationalité turque, a précisé cette même source à l'AFP.
Les djihadistes de l’EIIL contrôlent désormais la province de Ninive, dont Mossoul est le chef-lieu, ainsi que plusieurs zones des provinces voisines de Kirkouk et de Salaheddine, où est situé Baiji. Cette ville pétrolière est à mi-chemin entre Mossoul et Bagdad, à 220 kilomètres de la capitale irakienne.
Les insurgés auraient incendié un tribunal et un poste de police de la ville, d’après des responsables de la sécurité irakiens. Les quelque 250 gardes qui protègent la raffinerie de Baiji auraient quitté leur poste, d’après ces mêmes sources.
Mercredi, les insurgés ont également pris le contrôle de la ville de Tikrit, chef lieu administratif de la province de Salah ad Dine, à 150 km au nord de Bagdad et, accessoirement, ville natale de l'ancien dirigeant irakien Saddam Hussein.
Exode de civils
Alors que le Premier ministre Nouri al-Maliki a demandé, mardi, au Parlement de décréter l’état d’urgence, plus de 500 000 civils ont fui les combats à Mossoul et dans sa région, a indiqué mercredi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui dépend de l’ONU.
Face à l'avancée des insurgés sunnites, le gouvernement du chiite Nouri al-Maliki, honni par les rebelles, a annoncé "une cellule de crise pour superviser le volontariat et l'armement" des citoyens prêts à combattre l'insurrection. Il a également affirmé vouloir "réorganiser" les forces de sécurité, après que l’armée et la police se sont montrées incapable de défendre la grande cité de Mossoul. D’après des témoins sur place, les soldats et policiers auraient abandonné leurs positions face aux quelque centaines de djihadistes armés.
Si l'EIIL n'a jamais fait allégeance au chef d'Al-Qaïda, il revendique la même idéologie djihadiste et veut installer un État islamique dans une région située entre la Syrie et l'Irak.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit "très inquiet" de la "détérioration" de la situation. Washington a qualifié l'EIIL de "menace pour la stabilité (...) de toute la région", et le chef de la diplomatie birtannique, William Hague, a parlé d’une situation "extrêmement préoccupante" à Mossoul. "La Grande-Bretagne va organiser des discussions urgentes avec le gouvernement irakien et ses partenaires à propos des implications" des derniers événements, a affirmé le ministre des Affaires étrangères anglais sur son compte Twitter.
La ville de Fallouja, dans la province d’Anbar, à l’ouest de Bagdad, est elle déjà aux mains de l’EIIL depuis janvier.
Avec AFP et Reuters