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PMA : "343 fraudeuses" réclament le droit de fonder un foyer

Dans un manifeste, 343 femmes, hétérosexuelles et homosexuelles, affirment avoir eu recours illégalement à la procréation médicalement assistée (PMA) à l'étranger, afin de fonder une famille. La PMA reste très réglementée en France.

Les "343 fraudeuses" sortent de l’ombre dans un manifeste publié vendredi 6 juin dans le journal "Libération". Affirmant avoir eu recours à une procréation médicalement assistée (PMA) à l'étranger, faute de pouvoir le faire en France, plusieurs centaines de femmes réclament l'ouverture de ce droit à toutes les femmes sans discrimination, et notamment aux couples de lesbiennes.

Ces femmes, hétérosexuelles ou homosexuelles, seules ou en couple, qui revendiquent avoir été contraintes de se mettre hors-la-loi pour assouvir leur désir de fonder un foyer, demandent également "l'égalité entre couples homosexuels et hétérosexuels pour l'établissement de la filiation de leurs enfants". En France, la PMA n'est ouverte qu'aux couples hétérosexuels souffrant d'infertilité, pouvant justifier d’au moins deux ans de vie commune et dont l’âge de la femme n’excède pas 43 ans.

Le manifeste, qui se veut un écho au manifeste des "343 salopes" dans lequel, en 1971, des femmes avouaient avoir avorté et demandaient la légalisation de cette pratique, a recueilli plus de 1 000 signatures de soutien. Selon "Libération", les députés écologistes Noël Mamère et Serge Coronado ont signé la pétition, lancée la semaine dernière par un couple d'homosexuelles, Marie et Ewenne, adhérentes de l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL).

"Je suis l’une d’elles"

"Chaque année, des milliers de femmes ont recours à une PMA à l’étranger dans le but de fonder une famille. D’autres le font dans des conditions dangereuses pour leur santé en raison de l’exclusion à laquelle elles sont condamnées alors que cette même intervention est autorisée en France pour les couples hétérosexuels. Je déclare que je suis l’une d’elles. Je déclare avoir eu recours à une insémination avec donneur afin de fonder une famille", stipule ce manifeste.

Les deux femmes à l'origine du texte expliquent l'avoir écrit pour exprimer leur "colère". "La colère de devoir faire des milliers de kilomètres pour nous rendre en Belgique où nous avons déjà fait deux inséminations avec donneur, pour l'instant sans succès [...] Mais la colère aussi, après ce parcours de combattantes, de devoir mener un autre combat contre la justice de notre pays."

La loi sur le mariage homosexuel, votée l'an dernier, devait initialement inclure la PMA, mais le Premier ministre, Manuel Valls, a annoncé en début de semaine que cette question épineuse ne serait finalement pas discutée d’ici 2017, soit à la fin du mandat de François Hollande qui s’était pourtant déclaré en faveur de cette mesure lors de sa campagne électorale.

Avec Reuters et AFP