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Dix-huit chefs d'État sont réunis à Paris, jeudi, dans le cadre des célébrations du Débarquement allié de 1944. Les commémorations, qui se poursuivent en Normandie en fin de semaine, sont marquées par les tensions nées de la crise en Ukraine.

Au sortir du G7 de Bruxelles, qui a lieu jeudi 5 juin, les tensions entre les Occidentaux et la Russie persistent. Alors que débutent les célébrations du "D-Day" en France, auxquelles participent dix-huit chefs d'État, la question de nouvelles sanctions contre Moscou est toujours en suspens.

Dans ce contexte, la France souhaiterait profiter de ce rendez-vous en fin de semaine pour favoriser la désescalade exigée par les Européens et obtenir, au minimum, une poignée de main entre les présidents russe et ukrainien.

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Une occasion qui reste cependant soumise au bon vouloir des différents acteurs. L’agenda imaginé par les chancelleries évite d'ailleurs tout croisement dans la capitale française entre Barack Obama et Vladimir Poutine, qui partageront séparément un repas consécutif avec François Hollande.

"Nous aurons l'occasion de voir ce que M. Poutine fait au cours des deux, trois ou quatre semaines à venir. Et s'il n'évolue pas, nous avons déjà laissé entendre quel type de mesures nous sommes prêts à prendre", a expliqué le président américain Barack Obama lors d'une conférence de presse organisée en clôture du G7. Une déclaration qui matérialise le froid diplomatique actuel entre Washington et Moscou.

Possible rencontre entre Poutine et Porochenko

Cette fin de semaine, 18 chefs d’État et près de 3 000 vétérans de guerre se réunissent en France pour les cérémonies du D-Day. La présence exceptionnelle de la plupart des dirigeants occidentaux va, de facto, transformer ce rassemblement en sommet informel sur l'Ukraine. Le pays est en proie au chaos depuis l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie en mars, suivi de l'éclatement de troubles séparatistes pro-russes dans l'Est.

En dépit des tensions, Vladimir Poutine n'a pas exclu de rencontrer son nouvel homologue ukrainien vendredi 6 juin, en marge des cérémonies du "D-Day". Les deux chefs d’État seront d’ailleurs réunis à la même table à l’occasion d'un déjeuner au château de Bénouville, puis lors du spectacle prévu dans l'après-midi. Dans une interview diffusée mercredi sur Europe 1 et TF1, Vladimir Poutine a dit n'avoir aucune intention "d'ignorer quiconque" en France.

De son côté, le président ukrainien élu le 25 mai, dont l'investiture est prévue samedi, a lui aussi fait preuve d'ouverture. "Au point où nous en sommes, une rencontre entre Poutine et moi n'est pas envisagée, mais je n'exclus pas qu'elle ait lieu sous une forme ou sous une autre", a déclaré Petro Porochenko.

Plus tôt dans la semaine, le chef de l’État français a lui aussi reconnu que "l'enjeu, c'est l'Ukraine".

Désaccord avec Paris

Partisan d'une ligne plus dure à l'égard de Moscou, le président Obama a exprimé son inquiétude sur la vente de Mistral français à la Russie. Une requête à laquelle François Hollande a adressé une fin de non recevoir.

Le sujet sera certainement abordé lors du dîner entre les deux dirigeants. Autre dossier épineux qui sera sans doute au menu des discussions, celui de la banque française BNP, accusée par la justice américaine d'avoir financé des opérations avec des pays sous embargo américain, notamment l'Iran, Cuba et le Soudan.

Avec Reuters

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Obama s'inquiète de la vente de Mistral à la Russie

Le président américain a exprimé son "inquiétude" sur la vente par la France de navires militaires Mistral à la Russie.

"Il aurait été préférable de suspendre" cette vente en raison de la crise en Ukraine, a déclaré Obama lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet du G7.

En 2001, la France et la Russie ont signé un contrat officialisant l’acquisition de deux navires Mistral par Moscou. Le premier doit être livré en octobre 2014 et le second en 2015. Ils sont destinés à la flotte russe de la Mer Noire, où se trouve la péninsule criméenne.

Avec AFP