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Reportage : la guerre des tunnels aux portes de Damas

Dans la ville de Jobar, à la périphérie de Damas, le conflit syrien se joue à plusieurs mètres au-dessous du sol, dans les longues et étroites galeries creusées par l'insurrection. Reportage au cœur de la guerre des tunnels.

À Jobar, aux portes de la capitale syrienne, Damas, la guerre ne se déroule plus vraiment en surface. Mais plutôt à plusieurs mètres au-dessous du sol. Dans une ville que plusieurs mois de conflit a réduit à l’état de ruines, c’est le long des dizaines de kilomètres de tunnels percés par les rebelles que les belligérants mènent leurs opérations.

Lorsqu’elle met la main sur l’une de ces longues et étroites galeries, l’armée syrienne y installe l’électricité et des caméras afin de prévenir toute attaque rebelle. Depuis plusieurs semaines, les insurgés placent en effet sous les bâtiments stratégiques des explosifs qui peuvent les pulvériser en quelques secondes. À Alep, ils ont récemment fait sauter une caserne militaire et une base aérienne de l’armée. Il y a quelques jours, à Jobar, l’explosion du sous-sol de l’hôtel Carlton a fait 14 morts parmi les soldats syriens. Ce type d’attentats est devenu la hantise de l’armée.

Aussi a-t-elle créé des équipes spécialisées qui creusent des tranchées de cinq mètres afin de couper les tunnels rebelles. Mais, depuis, l’insurrection creuse encore plus profond pour passer dessous et prendre les hommes de Bachar al-Assad à revers.

À Jobar, le camp qui gagnera ce face-à-face à huis clos contrôlera une entrée stratégique de la capitale syrienne. C’est tout l’enjeu de cette guerre des tunnels.
 

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