Le ministère de la Santé pourrait bannir l’e-cigarette des lieux publics, selon les informations du "Figaro". Les autorités, qui n'ont pas confirmé, précisent toutefois étudier différentes pistes pour lutter contre le tabagisme.
En France, le droit de vapoter dans les lieux publics pourrait bien partir en fumée. Selon une information révélée par "Le Figaro" vendredi 30 mai, le ministère français des Affaires sociales et de la Santé envisagerait de soumettre l’e-cigarette, la nouvelle coqueluche des fumeurs, aux mêmes règles d'interdiction que le tabac. Une mesure "aussi retentissante que la loi Évin bannissant la publicité pour les cigarettes (1991) et le décret sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics (2007)", d’après le quotidien français.
Parmi les mesures réputées "choc" de ce projet, figureraient aussi, toujours selon "Le Figaro", l'instauration de "paquets neutres standardisés" avec un avertissement sanitaire recouvrant toute la surface afin d'en réduire l'attractivité, ainsi que la possibilité de faire des "actions de groupe" de consommateurs contre les fabricants.
Plusieurs pistes étudiées, y compris celles évoquées par "Le Figaro"
Ces informations n’ont pas été confirmées par le ministère de Marisol Touraine. Toutefois, il a indiqué dans un communiqué, examiner de nouvelles pistes pour lutter contre le tabagisme, y compris celles évoquées par "Le Figaro". "Le ministère travaille, dans la concertation, sur de nombreuses pistes d'amélioration de la santé des Français dans tous les domaines", peut-on lire dans ce texte. "Nous n'en sommes pas du tout au stade des décisions et aucune de ces pistes de réflexion n'est privilégiée, même si toutes sont examinées".
Le 17 juin, Marisol Touraine doit annoncer un projet antitabac. La ministre s’est déjà prononcée à plusieurs reprises en faveur de l’interdiction des cigarettes électroniques dans certains lieux publics, notamment ceux fréquentés par des enfants.
L’e-cigarette, qui contient généralement de la nicotine et est souvent présentée comme un substitut aux cigarettes classiques, est pour l’instant interdite aux mineurs et prohibée uniquement dans certains lieux, comme par exemple les trains SNCF ou le réseau parisien de la RATP.
L'e-cigarette pourrait sauver des "millions de vies", selon des experts
Reste que la question de la nocivité de l'e-cigarette divise toujours les scientifiques. Un groupe de 53 éminents scientifiques a ainsi demandé à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de ne pas classer la cigarette électronique comme un produit du tabac. Une telle décision mettrait en péril une occasion de fortement réduire les maladies et décès dus à l'inhalation de fumée, estiment-ils.
L'OMS, qui n'a pas encore arrêté sa position sur le sujet, a fait savoir qu'elle était plutôt favorable à ce que tous les produits contenant de la nicotine, comme c'est le cas de
l'e-cigarette, fassent l'objet des mêmes restrictions.
En 2013, la cigarette électronique a généré un chiffre d'affaires d'environ 3 milliards de dollars (2,2 milliards d'euros).
Avec AFP et Reuters