Le général libyen dissident Khalifa Haftar a lancé, mercredi, un raid aérien contre plusieurs milices islamistes de Benghazi, deuxième ville de Libye. Les États-Unis exhortent leurs ressortissants à quitter le pays.
Les forces du général dissident Khalifa Haftar ont bombardé, mercredi 28 mai, les camps de deux groupes islamistes de Benghazi, la brigade du 17-février et Ansar al-Charia.
D'après un journaliste de Reuters et un officier de l'armée de l'air sur place, deux avions ont pilonné une base de la brigade du 17-Février, l'un des groupes armés d'obédience islamiste de Benghazi, ainsi qu'une base d'Ansar al-Charia, un groupe djihadiste considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis.
"Un avion militaire a mené des raids qui ont visé un camp de la Brigade des martyrs du 17-février, touché par deux missiles", a annoncé Ahmed al-Jazaoui, porte-parole de différentes brigades d'ex-rebelles qui ont combattu le régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Le porte-parole n'a pas fait état de victimes parmi les forces de cette puissante brigade, composée d'ex-rebelles islamistes, qui ont riposté par des tirs de canons antiaériens.
"Nos forces bombardent la base du bataillon du 17-Février et la base d'Ansar al-Charia à Quarcha [dans l'ouest de Benghazi, NDLR]", a déclaré de son côté un porte-parole du général Haftar, Mohamed Hedjazi.
Après avoir obtenu le ralliement de plusieurs unités de l'armée, le général Khalifa Haftar a lancé le 16 mai une opération militaire baptisée "La Dignité" contre les milices islamistes.
Mardi, le groupe Ansar al-Charia a mis en garde les États-Unis contre toute ingérence en Libye, accusant le gouvernement américain de soutenir l'action du général Haftar, qui a passé plusieurs années en exil aux États-Unis.
Washington conseille à ses ressortissants de quitter la Libye
Dans une note diffusée mardi, le département d'État a par ailleurs recommandé aux ressortissants américains de quitter "immédiatement" la Libye en raison de la situation "imprévisible et instable" qui y règne.
"En raison de la présomption selon laquelle les étrangers, et notamment les citoyens américains, qui se trouvent en Libye sont liés au gouvernement américains ou à des ONG américaines, les voyageurs doivent être conscients qu'ils risquent d'être enlevés, attaqués ou tués", explique le département d’État.
Le 11 septembre 2012, une attaque contre le consulat américain de Benghazi avait coûté la vie à quatre Américains, dont l'ambassadeur Christopher Stevens. Washington tient le groupe djihadiste Ansar al-Charia responsable de cette attaque.
"En raison de problèmes de sécurité, le département d'État n'a qu'un personnel limité à l'ambassade [américaine] de Tripoli et n'a que des moyens très limités pour venir au secours de citoyens américains en Libye", souligne Washington.
Les Américains ont décidé mardi de déployer un navire d'assaut amphibie à proximité des côtes libyennes, avec un millier de soldats du corps des Marines à son bord, pour être prêt à conduire une éventuelle évacuation de leur ambassade à Tripoli.
La situation est extrêmement confuse en Libye. Le gouvernement et le Parlement sont à couteaux tirés alors que le général dissident Khalifa Haftar rallie de plus en plus de soutiens. Les violences meurtrières sont aussi quotidiennes, notamment dans l'est du pays.
Avec AFP et Reuters