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À Bruxelles, les dirigeants européens débattent de la personnalité qui prendra la tête de la Commission européenne. Fort d'une majorité de droite et soutenu par Berlin, Jean-Claude Juncker part favori mais les négociations s'annoncent ardues.

Les négociations s'annoncent ardues. Réunis à Bruxelles, les chefs d'État et de
gouvernement de l'UE ont entrepris, mardi 27 mai à Bruxelles, de tirer les leçons des élections européennes. Lors d'un dîner informel à 28, ils doivent discuter de la personnalité qui prendra la tête de l'exécutif européen et devra mettre en œuvre la politique européenne pour les cinq prochaines années.

Soutenu par la chancellière allemande Angela Merkel, l'ancien Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker apparaît favori. Candidat du Parti populaire européen (PPE) arrivé en tête avec 213 sièges contre 191 aux sociaux-démocrates (PSE), il a revendiqué le poste.

Au Parlement européen, les chefs de groupes parlementaires l'ont officiellement adoubé, lui confiant un mandat pour former une majorité.

Hostilité de David Cameron

Si la campagne a, pour la première fois, fait émerger des chefs de file pour chaque grand groupe politique, l'absence de majorité claire au Parlement et les divisions au sein même du Conseil européen augurent de discussions longues et complexes.

Sans compter l'hostilité de David Cameron qui juge le Luxembourgeois trop fédéraliste. Il affirme avoir convaincu d'autres pays. La Suède s’est aussi opposée à Jean-Claude Juncker.

David Cameron défend certes une UE "concentrée sur la croissance et l'emploi", mais, défait dans son pays avec la victoire des europhobes de l'Ukip, il juge désormais  qu'elle pèse beaucoup trop lourd. "Nous devons reconnaître que Bruxelles est devenu trop gros, trop autoritaire, interfère trop. Il nous faut plus de marge pour les États-nation quand c'est possible, l'Europe seulement quand c'est nécessaire", a-t-il dit. "Et bien sûr, il nous faut des gens qui le comprennent à la tête de ces organisations."

Les négociations qui devraient idéalement aboutir d'ici le Conseil européen de fin juin, risquent de durer. L'idée d'une candidature externe pourrait émerger en cas de
blocage - la décision est prise à la majorité qualifiée - et le dirigeant britannique semble de cet avis.

Selon "Le Monde", la directrice général du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, aurait été sondée par la chancelière Angela Merkel et elle hésiterait. Mais François Hollande, en difficulté sur le plan intérieur après avoir vu le PS laminé et le Front national triompher, n'aurait pas l'intention de pousser cette éventuelle candidature française.

Quoi qu'il en soit, la Commission devra être opérationnelle au 1er novembre, quand José Manuel Barroso quittera son siège.

Avec Reuters