Dernier jour de campagne en Égypte avant la présidentielle de lundi et mardi. Un scrutin sans grande surprise qui devrait voir l'élection du populaire maréchal al-Sissi, pourfendeur des Frères musulmans.
L’Égypte vit vendredi son dernier jour de campagne avant la présidentielle des 26 et 27 mai qui opposera le très populaire maréchal al-Sissi à Hamdeen Sabahi, figure de la gauche égyptienne, son seul adversaire.
Un scrutin qui devrait sans surprise voir l’élection du maréchal Abdelfattah al-Sissi, tombeur de Mohamed Morsi, le président issu des Frères musulmans et élu démocratiquement. Un peu plus d'un Égyptien sur deux approuve l'action du maréchal Abdel Fattah al Sissi, selon un sondage publié jeudi, à cinq jours de l'élection présidentielle dont il est le grand favori.
Selon l'enquête réalisée en avril par le Pew Research Center, basé à Washington, auprès de mille Égyptiens rencontrés en tête-à-tête, 54% des personnes interrogées ont une bonne image de l'ancien chef d'état-major de l'armée, contre 45% qui disent désapprouver son action.
"Les campagnes des deux candidats ont été très déséquilibrées", rapporte Sonia Dridi correspondante de France 24 en Egypte. "Celle d’al-Sissi, l'homme fort du pays a été quasi inexistante. Il n’est pas apparu en public, pour des raisons de sécurité, selon son entourage, et s’est contenté de longues interviews à la télévision", raconte-t-elle. "Il se repose sur sa déjà très grande popularité : nombre d’Egyptiens le considèrent comme un héros parce qu’il a chassé du pouvoir les Frères musulmans. Quant à Sabahi, il a parcouru le pays en bus, se présentant comme le candidat de la Révolution", poursuit Sonia Dridi.
Reste que l’on doit s’attendre selon elle à un fort taux d’abstention et que nombreux d’activistes se plaignent d’un retour des méthodes de l’ère Moubarak, détention arbitraire, torture dans les prisons...
Depuis la chute de Mohamed Morsi, des centaines de ses partisans ont été tués et des milliers d'autres emprisonnés. Fin avril, près de 700 partisans de la confrérie ont été condamnés à mort.
Les résultats du sondage, moins élevés qu’on pourrait s’y attendre font en outre apparaître un pays plus divisé que ne l'affirment les partisans d'Abdel Fattah al-Sissi et suggèrent qu'il pourrait devoir agir rapidement pour soigner sa popularité dans un pays où deux présidents ont été renversés par des mouvements populaires depuis 2011.
Avec Reuters