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Ukraine : Poutine annonce un retrait de l'armée russe, l'Otan toujours sceptique

Le président russe a ordonné, lundi, le retour dans leurs bases des soldats massés près de la frontière avec l'Ukraine. Mais Washington et l'Otan n'ont constaté aucun mouvement conforme à cet ordre. Une fois de plus.

Le président russe Vladimir Poutine a ordonné aux troupes massées depuis des semaines dans les provinces de Rostov, Bryansk et Belgorod, frontalières de l'Ukraine, de regagner leurs bases d'attache, rapporte le Kremlin dans un communiqué publié lundi 19 mai.

La présidence russe a justifié cet ordre par la fin des exercices de printemps. Ce retrait, s'il est confirmé, interviendrait six jours avant l'élection présidentielle anticipée prévue dimanche en Ukraine.

Toutefois, l'Otan n'a constaté aucun mouvement suggérant un tel retrait des forces russes. "Malheureusement, je dois dire que nous n'avons pas constaté du tout que les Russes ont débuté un retrait de leurs forces de la frontière ukrainienne", a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

Un constat que partagent la Maison Blanche et le département américain de la Défense. Le 7 mai, Moscou avait déjà annoncé un tel retrait des environs immédiats de la frontière avec l’Ukraine. Mais l'Otan comme les États-Unis avaient dit n'avoir observé aucun signe allant dans ce sens.

"Je pense que c'est aujourd'hui la troisième fois que Poutine annonce un retrait des troupes russes, mais nous n'avons jusqu'à présent constaté aucun retrait du tout", a dit Anders Fogh Rasmussen. "Je le regrette vivement parce qu'un retrait des forces russes serait une première étape importante pour désamorcer le conflit."

Sur le terrain, cependant, les gardes-frontières ukrainiens ont dit avoir constaté une baisse de l'activité de l'autre côté de la frontière. "Avant, on voyait dix avions ou plus longer la frontière en vingt-quatre heures et des véhicules militaires approcher. Actuellement, il n'y a rien de tout cela", a déclaré le porte-parole des gardes-frontières, Oleh Slobodyan.

Accusée par Kiev de soutenir la rébellion armée contre le pouvoir central, la Russie disposait, selon les Occidentaux, de 40 000 soldats massés près de la frontière dans le cadre de manœuvres militaires.

Avec Reuters