
Jérôme Kerviel, l’ancien trader de la Société Générale, ne rentrera pas en France où il doit purger sa peine de trois ans de prison. La justice française lui a intimé de se présenter au commissariat de Menton avant dimanche soir.
"Si la police veut venir me chercher, qu’elle vienne me chercher". L'ancien trader de la Société Générale ne rentrera pas en France. Jérôme Kerviel a en effet annoncé samedi 17 mai qu'il resterait finalement en Italie. Il a expliqué qu’il attendait une réponse de François Hollande à sa demande d'immunité en faveur de possibles témoins au dossier l'opposant à son ancienne banque.
"J'attends côté italien la réponse de François Hollande sur l'immunité que je demande pour ces personnes qui veulent parler", a-t-il déclaré, ajoutant, à propos de la police française, "s'ils veulent venir me chercher, qu'ils viennent me chercher", alors qu'il se trouvait tout près de la frontière, à quelques dizaines de mètres du territoire français.
L'Élysée a répondu que la demande de grâce présidentielle de Jérôme Kerviel serait examinée selon la procédure habituelle. Une réponse qui a surpris l'ancien trader. "Je ne demande pas la grâce présidentielle, je suis prêt à effectuer ma peine", a-t-il affirmé samedi soir.
Depuis le mois de février, Jérôme Kerviel – qui endosse le rôle du pèlerin marchant pour sa propre rédemption - effectue une marche, depuis Rome jusqu’à la frontière française, pour dénoncer la tyrannie des marchés financiers et pour se présenter comme une victime.
Du courtier au pélerin
Au terme de ce périple, la justice a enjoint l'ancien courtier de 37 ans, à se présenter avant dimanche soir au commissariat de police de Menton. Samedi, l'avocat de Kerviel, Me David Koubbi, a indiqué que son client, qui doit purger une peine de trois ans de prison ferme, avait un délai allant jusqu'à 15h dimanche.
Selon un membre du comité de soutien de l'ancien courtier, l'immunité réclamée par Kerviel concerne "des personnes appartenant au système judiciaire, informées mais qui ne peuvent parler sur le dossier", et qui pourraient témoigner.
En octobre 2010, Kerviel, jugé seul responsable de la perte subie par sa banque et coupable de tous les chefs retenus, avait été condamné à cinq ans de prison dont trois ferme, peine exécutoire dont il a déjà purgé 41 jours, en détention provisoire début 2008. Le trader avait dissimulé (en introduisant de fausses données dans un système automatisé) ses prises de risques sur des produits financiers dérivés, entraînant une perte abyssale de 4,9 milliards d'euros pour la Société Générale.
Avec AFP