logo

Attaque présumée d'islamistes contre une entreprise chinoise au Cameroun

À quelques heures du sommet africain à Paris visant à établir une stratégie contre Boko Haram, la secte islamiste a attaqué un camp de travailleurs au nord du Cameroun, tuant un Chinois, selon la police. Dix autres personnes restent introuvables.

C’est un nouveau drame qui intervient juste avant le mini-sommet africain sur Boko Haram à Paris. Un Chinois a été tué et dix autres "ont probablement été kidnappés" dans la nuit de vendredi à samedi après une attaque perpétrée dans l'extrême nord du Cameroun attribuée aux islamistes nigérians de Boko Haram, a-t-on appris samedi  17 mai, auprès de la police camerounaise.

Attaque d'un commissariat

Un commissaire de police basé dans l'extrême nord du Cameroun a déclaré que "des islamistes de Boko Haram ont attaqué cette nuit un camp (de travailleurs du secteur routier)". "Un Chinois a été tué. Dix Chinois sont introuvables depuis cette attaque. Nous pensons qu'ils ont probablement été kidnappés", a-t-il déclaré sous couvert d'anonymat. "Les soldats camerounais ont riposté à l'attaque et les combats ont duré jusqu'à 3 heures du matin", a précisé le commissaire.

Selon le commissaire de police, les assaillants ont attaqué la même nuit le commissariat de Waza, emportant des armes."Les Boko Haram étaient lourdement armés. Ils sont venus avec cinq véhicules", a par ailleurs affirmé un responsable administratif de Waza, localité proche du site de travailleurs chinois.

"Le camp attaqué est gardé par des BIR (soldats du Bataillon d'intervention rapide, unité d'élite de l'armée camerounaise). Leur nombre a diminué ces jours-ci parce que beaucoup sont allés à Yaoundé" pour la parade militaire du 20 mai, jour de la fête nationale du Cameroun", a-t-il expliqué.

La région du Nord camerounais, frontalière avec le Nigeria, est régulièrement la cible d'exactions de la part de membres de Boko Haram.

Début avril, deux prêtres italiens et une religieuse canadienne très âgée ont été enlevés dans cette région, où un prêtre français et une famille française avaient été kidnappés en 2013 par le même groupe.

Boko Haram, classé organisation terroriste par les États-Unis, mène des attaques sanglantes contre les forces de sécurité et les civils depuis 2009 dans le nord du Nigeria. Le groupe islamiste armé a revendiqué l'enlèvement de plus de 200 lycéennes au Nigeria il y a un mois.

L'armée nigériane, qui a lancé en mai 2013 une vaste offensive, toujours en cours, peine à venir à bout de l'insurrection qui mine le pays, premier producteur de pétrole en Afrique.

Avec AFP