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Budget : Sébastien Lecornu ouvre les débats dans l'hémicycle, après la promesse de censure du PS
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a ouvert, vendredi, la discussion générale sur le projet de loi des finances 2026 à l'Assemblée nationale. Le Parti socialiste menace désormais de censurer le gouvernement Lecornu 2, alors qu'il avait précédemment promis le contraire.

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Le Premier ministre Sébastien Lecornu à l'Assemblée nationale, à Paris, le 24 octobre 2025. © Alain JOCARD, AFP
01:12

"2026 ne peut pas être une année de perdue pour la France", lance le Premier ministre devant les députés, vendredi 24 octobre, en ouverture des débats sur les recettes du budget 2026. Fait inhabituel, Sébastien Lecornu s'est rendu au palais Bourbon pour une déclaration d'un quart d'heure aux accents de déclaration de politique générale bis.

"On ne peut plus gouverner par la seule discipline d'un camp", a-t-il assuré, appelant au "compromis" et à "un changement de culture" pour une "révolution tranquille" au Parlement.

Le chef du gouvernement, renommé par Emmanuel Macron après la démission express de son premier gouvernement, a évité la censure d'emblée en acceptant de suspendre la réforme des retraites. Une des conditions fixée par les socialistes.

Mais le patron du PS exige, également, que des mesures de justice fiscale proposées par la gauche (taxe Zucman, ISF climatique, etc...) soient adoptées lors de l'examen pour supprimer, en retour, "les horreurs de la copie" gouvernementale.

"S'il n'y a pas d'évolution (...) d'ici lundi, les socialistes voteront contre et censureront", a assuré vendredi matin le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, sur X.

Budget : Sébastien Lecornu ouvre les débats dans l'hémicycle, après la promesse de censure du PS
Capture d'écran d'un post sur X d'Olivier Faure le 24 octobre 2025. © X

Des signaux à droite

Mais Sébastien Lecornu n'a pas fourni de réponses précises sur ce terrain. "On ne peut pas parler de fiscalité sans parler d'économie.

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Le Premier ministre Sébastien Lecornu et la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin à l'Assemblée nationale, à Paris, le 24 octobre 2025. © Alain JOCARD, AFP

"À l'inverse, on ne peut pas débattre des prélèvements obligatoires en refusant par principe tout dialogue sur la justice fiscale et sur la progressivité de l'effort au sein des contribuables", a-t-il déclaré, se disant prêt au "débat" avec les oppositions.

Il a également adressé des signaux à la droite, se montrant disposé à travailler avec Les Républicains (LR) pour "des mesures de valorisation du travail" et à faire avancer "en parallèle" du budget "l'allocation sociale unique", mantra du patron du groupe Laurent Wauquiez.

Le PS mettra-t-il sa menace à exécution ? "Le chantage par voie de presse (du PS, ndlr) n'est pas une voie pour la discussion", a répliqué sur X Marc Fesneau, président des députés MoDem.

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Capture d'écran d'un post sur X de Marc Fesneau, le 24 octobre 2025. © X

"Tout ça, c'est du bidon", s'est exclamée pour sa part Marine Le Pen, fustigeant une "mise en scène" des désaccords entre le gouvernement et les socialistes.

Le projet de loi de finances pour 2026 a été sèchement battu en commission (11 voix pour, 37 contre).

Seuls les députés Renaissance l'ont approuvé : le RN, la gauche et LR - qui a pourtant six ministres au gouvernement - ont voté contre. Les deux autres groupes macronistes, le MoDem et Horizons, se sont abstenus.

Nombreux points chauds

Les propositions de la gauche en faveur de la taxation des plus fortunés, au premier rang desquels un amendement sur la taxe Zucman sur les ultra-riches, seront normalement examinées samedi.

Une réunion a eu lieu dans la matinée entre des représentants de gauche et des macronistes pour discuter des positions de chacun sur les mesures fiscales.

Bien d'autres points chauds dans cette première partie du projet de budget, consacrée aux recettes, attendent les députés lors des débats programmés jusqu'au 3 novembre, avant un vote solennel le 4.

Les discussions promettent d'êtres vives sur le gel du barème de l'impôt sur le revenu, la suppression d'un abattement fiscal pour les retraités ou la suppression de la défiscalisation des indemnités journalières pour affection de longue durée (ALD). Des mesures dont le gouvernement attend des économies, mais qui sont contestées jusque dans son camp.

Parallèlement au projet de budget de l’État, celui de la Sécurité sociale, dont l'examen en commission commencera lundi, contient une autre clé de la non-censure : la suspension de la réforme des retraites, ajoutée au texte initial par une lettre rectificative jeudi.

Là encore, les pistes de financement seront au cœur des débats. La suspension de la réforme doit pour l'instant être financée par la mise à contribution des complémentaires santé et des retraités, ce qui suscite de vives critiques. Par ailleurs, la question de la majorité des carrières longues reste incertaine.

Avec AFP