
Meurtres, tortures, enlèvement et intimidation visant des hommes politiques locaux et journalistes. Navi Pillay, Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, s'inquiète de la détérioration de la situation dans l'est de l'Ukraine.
L'ONU tire la sonnette d'alarme. Selon Navi Pillay, Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, les observateurs des Nations unies en Ukraine ont constaté une détérioration alarmante de la situation des droits de l'Homme dans l'est du pays et l'émergence de graves problèmes en Crimée.
Dans un rapport de 37 pages, l'ONU étaye ces propos alarmants. Mais Moscou n'a pas tardé à réagir en critiquant ces conclusions. Le ministère russe des Affaires étrangères a accusé les observateurs de manquer totalement d'objectivité et de suivre des "instructions politiques" afin d'innocenter les autorités en place à Kiev.
Le rapport des 34 observateurs de l'ONU couvre la période s'étendant du 2 avril au 6 mai. Il relève que les policiers et les autorités locales dans l'est de l'Ukraine ont délibérement contribué à des actes illégaux et à la prise de villes par des groupes armés, ce qui a sapé l'état de droit et les garanties assurant la protection des droits de l'Homme.
Le rapport dénonce aussi dans la région "une vague d'enlèvements et de détentions arbitraires de journalistes, militants, politiciens locaux, représentants des organisations internationales et membres de l'armée".
"Des disparitions forcées"
Selon Navi Pillay, "ceux qui ont une influence sur les groupes armés responsables de la plupart des violences dans l'est de l'Ukraine doivent faire tout leur possible pour maîtriser ces hommes qui semblent déterminés à déchirer le pays".
En Crimée, péninsule ukrainienne annexée en mars par la Russie, les observateurs s'inquiètent du traitement des journalistes, des minorités sexuelles, religieuses ou ethniques, des patients atteints du VIH et des ressortissants qui n'ont pas demandé la nationalité russe et sont exposés à des actes de harcelèment et d'intimidation.
Les observateurs s'emploient également à vérifier des abus présumés commis par les forces gouvernementales ukrainiennes, ajoutant disposer d'informations crédibles concernant des cas de personnes arrêtées par l'armée qui s'apparentent à des disparitions forcées.
Avec Reuters