![L'austérité au cœur du grand débat des élections européennes L'austérité au cœur du grand débat des élections européennes](/data/posts/2022/07/19/1658219682_L-austerite-au-c-ur-du-grand-debat-des-elections-europeennes.jpg)
Les cinq candidats des principaux partis européens ont débattu jeudi soir lors d'une rencontre retransmise en direct dans tous les pays de l'Union Européenne. Au centre des échanges : les politiques d'austérité.
L'austérité. C'est le thème qui a dominé le grand débat des élections européennes, retransmis en direct durant la soirée du jeudi 15 mai dans tous les pays de l'Union européenne.
Le conservateur luxembourgeois Jean-Claude Juncker, le social-démocrate allemand Martin Schulz, le libéral belge Guy Verhofstadt, l'écologiste allemande Ska Keller et le représentant de la gauche radicale, le Grec Alexis Tsipras, se sont affrontés dans l'hémicycle du Parlement européen à Bruxelles.
Des débats avaient déjà eu lieu, mais il s'agissait du premier avec les cinq candidats des principaux partis européens à la présidence de la Commission européenne, dont AlexisTsipras.
"La Grèce est le pays que les dirigeants européens ont choisi comme cobaye de l'austérité la plus dure", a attaqué ce-dernier. Se montrant le plus offensif, s'en prenant parfois directement aux autres candidats, il a dénoncé les "politiques catastrophiques d'austérité", en demandant de "sortir de cette paranoïa vis-à-vis de la dette", un "changement de cap" et plus de "solidarité".
La réplique de Jean-Claude Juncker, qui fut président de l'Europgruope pendant huit ans, ne s'est pas fait attendre. "J'accepte beaucoup de reproches mais je n'accepterai jamais (qu'on dise) que nous avons été insuffisamment solidaire de la Grèce", a-t-il ainsi rétorqué. "J'ai travaillé pendant des années, jour et nuit, pour éviter que la Grèce quitte la zone euro. J'ai tout fait pour que la Grèce puisse rester membre de la zone euro", a-t-il ajouté, tout en assurant qu'il fallait "continuer la politique d'assainissement" des finances publiques.
M. Verhofstadt a défendu la "discipline budgétaire", et affirmé que les problèmes de la Grèce étaient dus à une "mauvaise politique", en accusant notamment les banques publiques du pays de financer les partis politiques.
"Le futur président de la Commission est dans cette salle"
Pour Mme Keller, l'austérité ne peut "qu'aggraver la situation". Elle a plaidé, comme M. Schulz, pour une lutte plus déterminée contre la fraude fiscale.
M. Juncker a souligné que les démocrates chrétiens, les socialistes et les libéraux avaient géré la crise. Une occasion pour M. Tsipras d'accuser les "grandes familles politiques" d'avoir dit qu'il n'y avait "pas d'autre voie que l'austérité".
Alors qu'il n'est pas encore acquis que les chefs d'État et de gouvernement se plient à la volonté des partis européens de faire élire leurs candidats à la présidence de la Commission, M. Schulz, plutôt discret pendant tout le débat, a assuré que "le futur président de la Commission est dans cette salle". "S'ils osaient désigner quelqu'un d'autre, lui ou elle n'obtiendrait pas une majorité au sein du Parlement européen", a-t-il prévenu avec fermeté.
Les candidats ont également abordé la crise en Ukraine, l'immigration, la lutte contre la corruption et les lobbies.
Martin Schulz, Guy Verhofstadt et Ska Keller s'exprimaient en anglais, Jean-Claude Juncker en français et Alexis Tsipras en grec.
Avec AFP