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Vidéo : le recensement des Ivoiriens se heurte à l'opposition des pro-Gbagbo

En Côte d'Ivoire, les tensions s'exacerbent autour du recensement de la population et de l'habitat. Le principal parti d'opposition, le Front populaire ivoirien du président déchu Laurent Gbagbo, a appelé au boycott.

Depuis un mois, des groupes d’hommes et de femmes, affublés d’un gilet orange voyant, sillonnent les rues d’Abidjan, en Côte d'Ivoire. Ce sont les agents chargés du recensement. Leur tâche est titanesque : ils doivent frapper à toutes les portes, compter les familles, dénombrer les maisons et leurs équipements… Une opération qui nécessite des questions apparaissant parfois intrusives : "C'est quoi ces questions ? Je donne mon nom, c'est tout", s’agace un vieil homme interrogé par un agent.

"Parfois, quand tu arrives, certains ne te donnent même pas accès à leur résidence. Ils disent : 'Passe ton chemin !' Eux, ils ne se sentent pas concernés. On est parfois boycottés", regrette l’un des agents.

Résistances des pro-Gbagbo

Et pour cause. Le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo, a appelé à boycotter l’opération, assurant que les conditions d’un recensement crédible n’étaient pas réunies. La consigne est strictement suivie par les partisans, toujours nombreux, du président déchu.

"Nous avons des amis, des frères et sœurs, qui sont en exil, plus de 70 000, explique Bernard Titi, membre du FPI. Il y a aussi des frères, des sœurs, des amis, qui sont en prison. Leurs maisons sont occupées par des personnes à qui ces maisons n'appartiennent pas. Donc pour nous, l'opération ne sera pas fiable."

Un boycott que le gouvernement juge illégal. Jeudi 8 mai, quatre leaders du parti d'opposition, ont été entendus pendant plus de neuf heures à la gendarmerie après leur appel à ne pas participer à l’opération.

Les autorités promettent des sanctions pénales contre les personnes refusant de répondre aux agents, mais dément toute arrière-pensée politique. "Le recensement est un instrument qui nous permet de mieux planifier le développement, assure Albert Toikeusse Mabri, ministre du Plan et du Développement. Nous aurons à l'issue du recensement des chiffres qui nous permettent de nous situer par rapport aux besoins, aux attentes de chaque région, de chaque ménage et pourrons planifier les projets de développement qui sont attendus."

Aujourd'hui, 67 % de la population ivoirienne a été recensée. L'opération doit prendre fin dans un mois. Encore faut-il que les résistances soient levées.