Jean-Christophe Cambadélis a soutenu la candidature de Martine Aubry à la tête du PS. Le lieutenant de Dominique Strauss-Kahn juge "un peu rapide" l’intervention de Ségolène Royal sur ses ambitions présidentielles pour 2012.
Pas de cohabitation
"La crise a rapproché les socialistes idéologiquement et politiquement", assure le député de Paris.
Les désaccords sur le référendum sur la Constitution européenne de 2005, qui avaient creusé le fossé entre les deux écuries présidentielles lors de l’investiture en novembre 2006, sont officiellement oubliés : "Faire l’Europe politique et sociale, l’ensemble des socialistes est d’accord avec ça."
Le mariage de la carpe et du lapin consommé, l’équipe de Martine Aubry vise désormais le rassemblement du reste du PS, à savoir les partisans de Ségolène Royal. Même si la dame du Poitou-Charentes a réuni en son nom près de 50 % des voix des militants, ses partisans ne représenteront que 30 % du Conseil national. Pour le député de Paris, "il n’y aura pas de cohabitation. Soit on se rassemblera, soit nos amis seront dans la minorité."
Quant à sa place dans la nouvelle équipe : "Nous ne savons même pas si Ségolène Royal sera membre du bureau national du Parti socialiste. C’est une question qui lui est posée. On lui a tendu la main."
Composer avec les ambitions de Royal
Depuis l’officialisation du résultat du vote, le 25 novembre dernier, Ségolène Royal s’est surtout illustrée en affichant ses ambitions pour la présidentielle de 2012 dans une vidéo posté e dès le lendemain sur internet.
Initiative "un peu rapide" pour le lieutenant de Dominique Strauss-Kahn, candidat à la candidature battu en 2006 : "c’est un peu comme de dire : le Parti socialiste ne m’intéresse plus, je m’occupe de la présidentielle […] Ce n’est pas le sujet du moment, qui est la reconstruction."
Comme le rappelle "Camba", Vincent Peillon, premier lieutenant de Ségolène Royal, a lui aussi estimé jeudi au micro d’Europe 1 que "l'objet" des jours et des mois qui viennent pour le PS "ce n'est pas 2012".
Deux jours après s’être choisi un nouveau premier secrétaire, le Parti socialiste se voit déjà obligé de composer avec les désirs de l’ex-candidate à la présidentielle.