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Dans la revue de presse française, vendredi, la tribune de François Hollande sur l'Europe, l'affaire Aquilino Morelle qui rebondit, le parcours d'un migrant afghan à Calais et l'émigration des juifs de France vers Israël qui atteint des records.

Ce matin, impossible de ne pas évoquer la Une du "Monde", et la tribune de François Hollande, qui se veut un plaidoyer pro-européen. Le chef de l’État prend la plume pour dénoncer ceux qui prônent le repli sur soi et le nationalisme. Pour lui, "l’Europe, c’est la paix" et "sortir de l’Europe", comme le demandent certaines forces d’extrême droite, ce serait "sortir de l’Histoire".
François Hollande appelle à la construction "d'une Europe de la volonté". Une Europe qui mettrait fin à "l’austérité aveugle", encadrerait "la finance" ou investirait dans de "grands projets
".

Évidemment, une grande partie de la presse a réagi à cette tribune. En premier lieu "L’Humanité", qui critique le langage du président. Pour Patrick Apel-Muller, François Hollande enchaine les "phrases creuses et solennelles". De quoi "éloigner un peu plus les citoyens français des lieux de décision européens" et l’abstention risque d’être massive dans deux semaines lors des élections européennes. Le journal communiste appelle les citoyens à se mobiliser et à "voter utile pour bâtir une Europe sans austérité". En clair, "L’Humanité" appelle à voter pour les listes du Front de gauche.

Pour "Le Figaro", la tribune du président a davantage "des airs de figure imposée que de plaidoyer passionné". Pour Guillaume Tabard, François Hollande ne "définit pas l’Europe du progrès dont il rêve". Selon lui, cette tribune intervient en réalité pour réparer un oubli, celui de ne pas avoir prononcé le mot "Europe" mardi, lors de son interview sur BFMTV. Signe pour l'éditorialiste que le sujet ne semble pas être la priorité du chef de l’État.

"Le Figaro" revient également sur l’affaire Aquilino Morelle et révèle que l’inspection générale des affaires sociales (Igas) demande une enquête administrative sur l’ancien conseiller du président. Dans une lettre adressée mercredi au président de la République, les inspecteurs de ce grand corps de l’État lui demandent d’ouvrir une enquête administrative. Un fait extrêmement rare, intervenu une seule fois dans l’histoire de l’Igas, selon "Le Figaro", qui montrerait que les hauts fonctionnaires ne sont pas intouchables. Et les inspecteurs veulent éviter que l’affaire nuise à la réputation du service. Mi-avril, "Mediapart" révélait qu’Aquilino Morelle avait travaillé pour un laboratoire pharmaceutique alors qu’il était également employé de l’Igas depuis les années 1990. Il aurait été rémunéré 12 500 euros en 2007 pour ses services. Un acte susceptible de constituer une prise illégale d’intérêt. Après ces révélations, le conseiller de François Hollande avait démissionné de ses fonctions à l’Élysée.

Vient ensuite cette Une de "Libération" qui s’intéresse aux migrants de Calais, dont certains risquent leur vie pour tenter de se rendre en Angleterre. C’est le cas d’un jeune afghan que "Libération" a rencontré. Il a été retrouvé lundi au large de la Manche sur un radeau construit avec des planches de bois et du polystyrène, une canne à pêche servant de mât. Il se dit très déçu d’avoir été rattrapé par les sauveteurs en mer et pensait pouvoir atteindre l’Angleterre, où il espère avoir une meilleure vie.

Le journal profite de cette histoire pour s’intéresser au sort de ces migrants. Ils seraient 450 à Calais, selon une ONG, et beaucoup sont prêts à risquer leur vie pour tenter de se rendre outre-Manche. Six personnes au moins ont déjà perdu la vie cette année, dont un Erythréen, écrasé par un camion la semaine dernière.

Des histoires similaires ont été racontées il y a quelques années dans le film "Welcome" en 2009. Dans "Libération", le réalisateur Philippe Lioret regrette que depuis, rien n’ait changé et appelle à faire quelque chose pour ces hommes et ses femmes dont la seule faute est d’être nés dans un pays en guerre.

Toujours sur le sujet des migrations, les juifs de France sont de plus en plus nombreux à quitter l’hexagone pour Israël, indique en Une "Le Figaro". Selon le journal, en 2013, 3 280 juifs français ont émigré pour Israël, 70 % de plus qu’en 2012. Et pour la première fois, le nombre de Français s’installant en Israël dépasse le nombre d’Américains.
Les raisons sont multiples. Il y a certes un climat de violence et d'antisémitisme après l’affaire Halimi, la tuerie de Toulouse, ou encore l’ampleur du phénomène Dieudonné, mais pas seulement. Beaucoup de juifs partent aussi pour des raisons économiques comme Yonni, cité dans l’article. Lui dit être attiré par la force entrepreneuriale, par le dynamisme qui règne en Israël et qu’il ne retrouve plus en France. Par le soleil auss
i. L’agence juive, dont la mission consiste à faciliter l’émigration vers Israël a bien pris conscience du phénomène et cherche même à l’encourager. Elle a mis en place un programme de bourses pour les jeunes Français. Son objectif serait de faire immigrer 40 000 juifs Français d’ici à 2017.