Dans la revue de presse française, vendredi, la tribune de François Hollande sur l'Europe, l'affaire Aquilino Morelle qui rebondit, le parcours d'un migrant afghan à Calais et l'émigration des juifs de France vers Israël qui atteint des records.
Évidemment, une grande partie de la presse a réagi à cette tribune. En premier lieu "L’Humanité", qui critique le langage du président. Pour Patrick Apel-Muller, François Hollande enchaine les "phrases creuses et solennelles". De quoi "éloigner un peu plus les citoyens français des lieux de décision européens" et l’abstention risque d’être massive dans deux semaines lors des élections européennes. Le journal communiste appelle les citoyens à se mobiliser et à "voter utile pour bâtir une Europe sans austérité". En clair, "L’Humanité" appelle à voter pour les listes du Front de gauche.
"Le Figaro" revient également sur l’affaire Aquilino Morelle et révèle que l’inspection générale des affaires sociales (Igas) demande une enquête administrative sur l’ancien conseiller du président. Dans une lettre adressée mercredi au président de la République, les inspecteurs de ce grand corps de l’État lui demandent d’ouvrir une enquête administrative. Un fait extrêmement rare, intervenu une seule fois dans l’histoire de l’Igas, selon "Le Figaro", qui montrerait que les hauts fonctionnaires ne sont pas intouchables. Et les inspecteurs veulent éviter que l’affaire nuise à la réputation du service. Mi-avril, "Mediapart" révélait qu’Aquilino Morelle avait travaillé pour un laboratoire pharmaceutique alors qu’il était également employé de l’Igas depuis les années 1990. Il aurait été rémunéré 12 500 euros en 2007 pour ses services. Un acte susceptible de constituer une prise illégale d’intérêt. Après ces révélations, le conseiller de François Hollande avait démissionné de ses fonctions à l’Élysée.
Vient ensuite cette Une de "Libération" qui s’intéresse aux migrants de Calais, dont certains risquent leur vie pour tenter de se rendre en Angleterre. C’est le cas d’un jeune afghan que "Libération" a rencontré. Il a été retrouvé lundi au large de la Manche sur un radeau construit avec des planches de bois et du polystyrène, une canne à pêche servant de mât. Il se dit très déçu d’avoir été rattrapé par les sauveteurs en mer et pensait pouvoir atteindre l’Angleterre, où il espère avoir une meilleure vie.
Des histoires similaires ont été racontées il y a quelques années dans le film "Welcome" en 2009. Dans "Libération", le réalisateur Philippe Lioret regrette que depuis, rien n’ait changé et appelle à faire quelque chose pour ces hommes et ses femmes dont la seule faute est d’être nés dans un pays en guerre.
Toujours sur le sujet des migrations, les juifs de France sont de plus en plus nombreux à quitter l’hexagone pour Israël, indique en Une "Le Figaro". Selon le journal, en 2013, 3 280 juifs français ont émigré pour Israël, 70 % de plus qu’en 2012. Et pour la première fois, le nombre de Français s’installant en Israël dépasse le nombre d’Américains.
Les raisons sont multiples. Il y a certes un climat de violence et d'antisémitisme après l’affaire Halimi, la tuerie de Toulouse, ou encore l’ampleur du phénomène Dieudonné, mais pas seulement. Beaucoup de juifs partent aussi pour des raisons économiques comme Yonni, cité dans l’article. Lui dit être attiré par la force entrepreneuriale, par le dynamisme qui règne en Israël et qu’il ne retrouve plus en France. Par le soleil aussi. L’agence juive, dont la mission consiste à faciliter l’émigration vers Israël a bien pris conscience du phénomène et cherche même à l’encourager. Elle a mis en place un programme de bourses pour les jeunes Français. Son objectif serait de faire immigrer 40 000 juifs Français d’ici à 2017.