En Tunisie, des familles demandent aujourd'hui l'aide des autorités pour retrouver leurs proches partis faire la guerre sainte en Syrie. Selon certaines d'entre elles, les mosquées tunisiennes seraient responsables de cet exode religieux.
Ahmed est sans nouvelles de son frère Majdi. Parti en mars 2012 pour faire la guerre sainte en Syrie, Majdi, novice, a très vite été arrêté par les forces syriennes. C'est en passant la frontière turco-syrienne que le jeune Tunisien a été appréhendé par l'armée. "On lui a dit d'attendre et en fait, les militaires sont arrivés", explique Ahmed. Depuis plus de deux ans, sa famille est sans nouvelles de lui.
L'histoire de Mjadi est loin d'être un cas isolé. En Tunisie, de plus en plus de familles, désemparées et sans recours, racontent la même histoire : celle d'un endoctrinement et d'un départ précipité vers les terres syriennes. Une mère de famille interviewée par FRANCE 24 confie émue que sa fille de 18 ans, partie brusquement en Syrie, l'a même exhortée, par téléphone, à cesser les recherches.
Ahmed et beaucoup d'autres dénoncent aujourd'hui le rôle néfaste joué par certaines mosquées intégristes du pays. "Elles incitent les jeunes à partir [...] Elles les attirent [....] Elles parlent de djihad", se désole-t-il.
Les autorités dénombrent entre 3 000 et 4 000 Tunisiens partis faire le djihad en Syrie. Un chiffre difficilement vérifiable, Tunis ayant coupé tout contact diplomatique avec le pays de Cham.