
Invité officiellement par François Hollande, Vladimir Poutine participera bien aux commémorations du 70e anniversaire du débarquement en Normandie le 6 juin prochain.
Malgré les différends entre Paris et Moscou sur l’Ukraine, Vladimir Poutine sera le bienvenu en France le 6 juin prochain. Après les déclarations d’apaisement prononcées par le président russe le 7 mai, François Hollande l’a officiellement convié aux célébrations du 70e anniversaire du Débarquement en Normandie. "Le président Poutine a été invité par le président Hollande pour prendre part aux cérémonies de la commémoration du débarquement en Normandie pour le 6 juin. Il a accepté cette invitation, il viendra le 6 juin, il sera en Normandie", a déclaré l'ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, sur BFM-TV.
Le chef de l’État français a fait valoir le rôle de la Russie durant la Seconde Guerre mondiale. " On peut avoir des différends avec Vladimir Poutine mais moi je n’oublie pas et n’oublierai jamais que le peuple russe a donné des millions de vie " lors de la Seconde Guerre mondiale, a expliqué jeudi François Hollande sur France 2 , en marge des commémorations du 8 Mai 1945 sur les Champs-Élysées, à Paris. "J’ai dit à Vladimir Poutine que, comme représentant du peuple russe, il est le bienvenu pour ces cérémonies", a-t-il souligné.
Plus tôt dans la matinée, c’est le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui avait estimé qu’il était "dans l’ordre des choses" que Vladimir Poutine participe à l’anniversaire du Débarquement. "Je ne vois pas pourquoi on interdirait au président du peuple russe, qui a laissé 9 millions des siens dans la bataille contre le nazisme", de participer à cette commémoration, a précisé le ministre sur RMC et BFM-TV.
Pas de tête-à-tête entre Obama et Poutine
De son côté, Barack Obama exclut de rencontrer son homologue russe en tête-à-tête lors des cérémonies. "Nous savons que la France a invité tous les pays qui ont pris part au conflit" pour le 70e anniversaire du Débarquement, a remarqué la porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Caitlin Hayden, "et nous ne nous attendions pas à ce que la France retire son invitation à la Russie pour cet événement historique commémorant la Seconde Guerre mondiale en raison de ce qu'il se passe en Ukraine".
Caitlin Hayden n'a toutefois pas exclu que les deux dirigeants se croisent. "Ils se trouveront aux mêmes événements, dont je ne peux pas dire qu'ils ne parleront pas en marge (de ceux-ci), comme c'est le cas dans tous les événements multilatéraux", a-t-elle souligné. Avant que la crise en Ukraine ne s'impose comme le principal contentieux dans les relations déjà difficiles entre Washington et Moscou, la Maison Blanche avait annulé un sommet bilatéral entre Barack Obama et Vladimir Poutine dans la capitale russe avant le G20 de Saint-Pétersbourg début septembre 2013.
"Ton constructif"
Outre-Rhin , le ton s'adoucit en revanche après les déclarations du 7 mai de Vladimir Poutine, qui a demandé aux pro-russes de l’est de l’Ukraine de reporter leur référendum du 11 juin. Le ministre des Affaires étrangères allemand a salué jeudi "le ton constructif qu’a affiché le président Poutine après sa rencontre avec le président de l’OSCE, Didier Burkhalter " . Frank-Walter Steinmeier a également appelé à la mise en œuvre "immédiate de ce qui a été discuté à Moscou".
"Nous sommes peut-être à un moment décisif" , a estimé le ministre allemand, "la situation est très critique mais il existe encore une chance que nous parvenions par des moyens diplomatiques à éviter une nouvelle escalade de la violence et la perte totale de contrôle dans l’est de l’Ukraine".
Après sa rencontre avec le président de l’OSCE, le président russe a demandé mercredi aux régions pro-russes de l’est de l’Ukraine de reporter le référendum de dimanche. En échange, il a enjoint " les autorités de Kiev d’arrêter immédiatement toutes les opérations militaires et punitives dans le Sud-Est". Mais m algré cet appel du président russe, les représentants des séparatistes de l’est de l’Ukraine se sont néanmoins prononcés à l’unanimité, jeudi 8 mai, pour le maintien du référendum d’autodétermination prévu dimanche, a annoncé Denis Pouchiline, chef de la "République populaire de Donetsk".
Avec AFP et Reuters