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Tunisie : Marzouki promet d'amnistier des djihadistes du mont Chaambi

Le président tunisien Moncef Marzouki a promis, mardi, une amnistie aux islamistes du mont Chaambi et n'ayant commis aucun crime de sang. Une mesure qui vise à mettre fin à 18 mois de conflit sur ce massif situé aux portes de l'Algérie.

Après un an et demi d’opérations militaires infructueuses contre les djihadistes du mont Chaambi, le pouvoir tunisien a proposé, mardi 6 mai, une amnistie pour inciter les insurgés n’ayant pas de sang sur les mains à rendre les armes.

C’est le président tunisien Moncef Marzouki qui a annoncé cette mesure lors d’une visite sur ce massif rocheux situé près de la frontière algérienne, dans l’ouest du pays, où l’armée peine à déloger un groupe djihadiste présenté comme affilié à Al-Qaïda.

"Nous avons décidé au dernier Conseil de sécurité qu'il y aura une loi d'amnistie et de réconciliation pour ceux qui n'ont pas les mains salies par le sang. Ceux-là ont encore une place au sein de notre peuple", a affirmé le président tunisien, sans préciser les modalités de ces mesures.

"Nous voulons ouvrir la porte de la conciliation et de la réconciliation pour ceux qui abandonnent leurs armes et retournent dans les bras de la patrie", a ajouté le chef de l'État. S'adressant aux djihadistes tunisiens, M. Marzouki a lancé "Laissez vos armes, descendez (de la montagne) et revenez à votre peuple".

Ratissages sans succès

Ces promesses d’amnistie interviennent alors que l’armée tunisienne est embourbée dans un conflit asymétrique contre des groupes composés de plusieurs dizaines d’insurgés islamistes très mobiles. Selon les autorités tunisiennes, certains de ces djihadistes seraient des vétérans d’Al-Qaida ayant déjà combattu au Mali.

Cette expérience du combat et la connaissance du terrain ont permis à ces maquis islamistes de survivre aux bombardements et opérations de ratissage de l'armée tunisienne dans cette région, déclarée "zone militaire fermée" depuis avril dernier.

En 2013, plus d'une vingtaine de policiers, gendarmes et militaires ont été tués dans des incidents impliquant des "terroristes" selon les autorités, tandis que l'assassinat de deux opposants de gauche, attribué à la mouvance djihadiste, a plongé le pays dans une profonde crise politique.

La mesure d’amnistie proposée par Marzouki tranche avec la loi antiterroriste adoptée sous le régime précédent, qui prévoyait des peines de prison très lourdes pour toute personne liée à un groupe interdit, même si le justiciable ne s'était rendu coupable d'aucun crime de sang.

Avec AFP