Sina, le portail Internet qui héberge Weibo, le Twitter chinois, a été condamné à verser près de 600 000 euros pour avoir abrité, à son insu, des contenus pornographiques.
Une amende de 815 000 dollars soit 590 000 euros. C’est le montant record de l’amende qu’ont infligée les autorités chinoises à Sina, géant de l’Internet et maison-mère de la très populaire plateforme de micro-blogging Weibo, cotée en bourse à New York depuis le mois dernier. Cette "amende administrative" a été imposée, samedi 3 mai, par un service spécialisé de la municipalité de Pékin en raison de la présence en ligne de contenu “pornographiques et obscènes” herbergé par Sina.
À cette lourde sanction pécuniaire, s’ajoute le retrait de plusieurs licences de publication sur Internet qui pourrait contraindre le groupe à fermer temporairement plusieurs de ses sites, y compris la plateforme vidéo qu’il détient et qui génère un important trafic.
Campagne de nettoyage du Web ou censure ?
La direction de Sina a précisé qu'elle entendait "coopérer pleinement avec les autorités compétentes" à ce sujet et souligne que les contenus indécents provenaient “de parties tierces ou d'usagers". Il s’agissait de 24 e-books ainsi que des vidéos et des audiogrammes. Le groupe a publié des excuses sur son site, estimant avoir fait preuve de “laxisme” dans le contrôle de ses contenus.
Depuis plusieurs mois, la capitale chinoise s’est lancée dans une vaste campagne de nettoyage du Web chinois ayant conduit à un renforcement des contrôles des contenus qui circulent sur la Toile. Le gouvernement a tenté à plusieurs reprises de justifier son action en affirmant que leurs efforts servaient à se débarrasser des “nuisibles” pour protéger les mineurs, mais bon nombre d’analystes et de commentateurs crient à la censure. Ils craignent que les autorités ne cherchent en fait qu’à museler les plateformes Internet les plus populaires du pays, où fleurissent les discussions politiques les plus sensibles pour la dictature.
Avec AFP