Après avoir été libérés par les rebelles pro-russes, plusieurs inspecteurs de l’OSCE ont raconté leurs huit jours de détention à Sloviansk. Si certains indiquent ne pas avoir été maltraités, d’autres avouent s’être sentis en danger.
Les inspecteurs de l’OSCE, libérés samedi 3 mai par des rebelles séparatistes pro-russes à Sloviansk, dans l’est de l’Ukraine, sont revenus sur leurs huit jours de détention. "On ne nous a pas maltraités, tout s'est bien passé", a déclaré, samedi à Kiev, le colonel d'état-major ukrainien, Igor Tourovski.
"On nous donnait à manger et à boire, on nous laissait dormir", a-t-il poursuivi, ajoutant que les quatre militaires ukrainiens, retenus et libérés en même temps que les Européens, étaient traités de la même manière.
Le lieutenant-colonel tchèque Josef Prerovsky, lui aussi otage, a pour sa part évoqué à la télévision des conditions de détention difficiles. "Nous avons passé les deux premiers jours dans une cave, sans cesse surveillés et accompagnés même aux toilettes", a-t-il déclaré depuis Donetsk. Les "huit premières heures ont été les pires", a-t-il poursuivi, expliquant qu'ils avaient alors les mains ligotées et les yeux bandés.
"À trois reprises le danger était réel"
Un autre inspecteur, le major polonais Krzysztof Kobielski, a lui aussi fait part de son expérience. "Difficile de dire à quel moment la menace a été la plus grande, mais à trois reprises le danger était réel", a-t-il déclaré à des journalistes à Donetsk, selon des propos repris par Lemonde.fr.
"Imaginez-vous qu'hier soir nous étions encore au milieu des échanges de coups de feu [et ce soir] nous avons revu nos familles, nous n'aurions jamais cru cela possible", a déclaré, visiblement ému, le colonel allemand Axel Schneider, chef de la mission de l'Organisation de sécurité et de coopération européenne.
Les sept membres de la mission ont atterri samedi soir à Berlin dans un avion allemand, qui avait auparavant déposé à Kiev leurs quatre accompagnateurs ukrainiens.
Cette libération a été saluée par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et par le secrétaire d'État américain John Kerry. Ce dernier a cependant appelé à "d'autres avancées pour pouvoir faire baisser la tension" dans le pays.
Les observateurs sont restés huit jours prisonniers des rebelles séparatistes pro-russes de Sloviansk, dans l'est de l'Ukraine, qui les ont présentés tour à tour comme des "prisonniers de guerre" et des "invités" tout en rejetant le terme d'"otages".
Avec AFP