Les autorités pakistanaises vont envoyer des troupes pour contrer la progression des Taliban dans le nord-ouest du pays, où ils occupent la ville de Buner. Une situation qui préoccupe au plus haut point les États-Unis...
Islamabad va envoyer plusieurs centaines de paramilitaires pour faire face à l’avancée des Taliban dans le nord-ouest du Pakistan.
Cette annonce intervient peu de temps après l’appel lancé au pays par Washington, qui souhaite qu'il prenne les mesures nécessaires pour contrer l’avancée des Taliban.
Les combattants islamistes patrouillaient en armes par centaines, ce jeudi, dans la ville de Buner, à environ 100 km de la capitale. Selon la police, ils étaient équipés d’armes légères et de lance-roquettes, et ont dressé des barrages sur les principaux axes de la ville.
"Ils ont instauré le règne de la terreur. C'est la panique au sein de la population locale", révèle à l’AFP Karim Barak, un ancien député provincial.
"La police n'a plus aucun pouvoir et semble avoir cédé le contrôle de la cité aux Taliban, qui font ce qu'ils veulent en ville", a confirmé un avocat de Buner, Shams Buneri.
"Une menace pour l'existence du Pakistan"
Certains de ces hommes armés ont, en outre, ouvert le feu sur un véhicule des forces de l’ordre, tuant un policier et en blessant un autre.
Les Taliban ont lancé leur percée malgré leur récent accord de paix avec le gouvernement. En février, ils avaient pris le contrôle de la vallée de Swat, dans le nord-ouest du pays, où ils ont obtenu du gouvernement d’y instaurer des tribunaux islamiques en échange d’un cessez-le-feu.
Cependant, les combattants islamiques n’ont pas déposé les armes comme convenu.
Le porte-parole des Taliban de Swat, Muslim Khan, a promis d’étendre l'application stricte de la charia à la totalité du Pakistan.
Jeudi, les États-Unis se sont dit "extrêmement inquiets" face à la progression des Taliban vers la capitale.
Mardi déjà, Hillary Clinton dénonçait la "capitulation" d’Islamabad dans la vallée de Swat, évoquant même une "menace pour l’existence de l’État du Pakistan".